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René de Obaldia

Fantasmes de demoiselles

Je voudrais un amant beau comme un éléphant…


Ne vous arrêtez pas à l'évident symbolisme du vœu précédent prélevé dans Fantasmes de demoiselles de René de Obaldia au théâtre 14-Jean-Marie Serreau. D'autant qu'un éléphant… ça trompe… ça trompe… mais qu'un amant le peut également. Parfois énormément.

Exprimés dans les petites annonces des revues et des quotidiens par les filles et les femmes de notre temps, il y a bien d'autres rêves de couple – à faire ou à défaire – surtout quand leurs recherches renoncent à une métaphysique concernant le post mortem au profit d'une immédiate chasse à l'homme.

Leurs messages optimistes y expriment à la fois des souhaits souvent sincères ainsi que de forts réjouissants fantasmes accompagnateurs. Et l'homme mis en ligne de mire doit répondre aux deux, quitte à laisser quelques plumes dans ce combat feutré où l'annonce en question inaugurera, suivant les cas, l'arrivée de l'âme sœur, une courte embellie du sensoriel ou le début d'un drame domestique

L'auteur, observateur attentif de nos mœurs et fin satiriste, a analysé ces offres dont les journaux sont les passages obligés et il nous fait découvrir quelques archétypes de ces rêves féminins dont celui assez rare de l'homme tronc ou du prêtre défroqué.
Voire celui du brutal musclé qui cogne à l'occasion : Y me donne des coups … y me prend mes sous … mais j'lai tellement dans la peau… anticipait Mistinguett dans "Mon homme" qui apporte à Obaldia sa caution chantée.

Le fait que le web participe maintenant de cette médiatique recherche ne change rien à l'affaire. D'apparence, certaines rêveries féminines procèdent d'un voyage dans le royaume d'Absurdie mais il y a longtemps que René de Obaldia auteur lucide nous a convaincu que cet absurde est souvent plus sérieux que la raison.

Il est très efficacement aidé et épaulé dans cette aventure par Laurent Conoir, Isabelle Ferron, Pierre Jacquemont et Manon Landowski, quatre talentueux comédiens chanteurs qui vont vous mettre en joie avec l'aventure de deux secrétaires en quête d'un Prince charmant. Mais surtout ne désespérez pas : en son absence l'amour peut jaillir tout près de vous.

Vous pouvez donc regarder autrement votre voisin de bureau en attendant une exploration des fantasmes masculins dont les petites annonces en question possèdent sans doute un florilège étonnant.

Au piano accompagnateur alternent Raphaël Sanchez ou Thierry Boulanger et l'accordéoniste Stéphane Puc intervient aussi à la guitare et aux percussions. L'ensemble de ce spectacle est aussi charmant que léger et aussi intelligent que ludique. Que vous faut-il de plus pour bien débuter cette saison de théâtre ?

Cl. Ch. 
(11/09/11)    



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Montreurs d'ours









Théâtre 14
Jean-Marie Serreau


20 av. Marc Sangnier
75014 Paris

Location :
01 45 45 49 77


Adaptation et
mise en scène
Pierre Jacquemont

Musique
Lionel Privat

Avec
Isabelle Ferron
Manon Landowski
Laurent Conoir
Pierre Jacquemont

Chorégraphie et
collaboration artistique
Sonia Enquin

Concept scénique
Michel Lebois

Costumes
Isabelle Beaudoin



Grasset, 2006