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Collaboration de Ronald Harwood Les lecteurs d'Encres Vagabondes savent que cette chronique de théâtre n'est jamais consacrée à des pièces ayant de la peine à mobiliser les amateurs. Mais, notre choix qui s'inscrit toujours dans la proposition à voir et l'incitation à comprendre, possède des nuances qui peuvent aller au dithyrambe. Collaboration actuellement au Théâtre de la Madeleine est exemplaire de ces "Bonheurs de Scène" qui sont joyaux au pays des Montreurs d'ours. Au moment où cette reprise très attendue s'avère être l'objet d'une véritable unanimité, nous nous devons de vous en faire part à notre manière. En effet, si ce premier trimestre 2013 ne vous invite pas à sortir le soir, allez quand même voir cette dramaturgie. En mettant le cap vers la rue de Surène, vous prendrez connaissance d'un message intelligent concernant les périodes dites d'ordre musclé que sont les dictatures. Vous comprendrez leurs mécanismes, vous partagerez les souffrances de ses exclus et vous mêlerez la vôtre aux ovations du public. Tout est réuni dans cette pièce de Ronald Harwood, texte français de Dominique Hollier, très efficacement mise en scène par Georges Werler. D'abord le thème. Illustration d'une époque où la politique des nazis préludait le pire mais n'affolait pas encore tous les honnêtes gens. La lucidité viendra ultérieurement. Ensuite, le choix de la démonstration. Elle s'appuie sur son approche faussement culturelle et totalement raciste. Barbare avec perversité, elle va mettre en déséquilibre l'auteur Stefan Zweig et le musicien Richard Strauss qui viennent de créer un opéra-bouffe rapidement interdit par le nouveau régime. Antisémitisme oblige. Le premier, interprété par un Didier Sandre à la fois plein de finesse et des cicatrices de son rôle, nous décrit l'inexorable destin qu'il ne peut supporter et le conduira plus tard à l'inévitable du désespéré. Moins lucide, le second va céder au chantage du nouveau pouvoir mais il est l'occasion pour Michel Aumont d'une interprétation qui restera dans les annales. Magistral dans ses certitudes et convaincant dans ses errements, le comédien exprime ses multiples facettes et ainsi réalise un parcours d'anthologie. Tous deux nous font passer une soirée d'exception mais il faut également souligner l'homogénéité de l'ensemble de l'équipe et la prestation de Christiane Cohendy qui accompagne heureusement les états d'âme de Strauss/Aumont. Décors et costumes sont à l'unisson. Ce bonheur de scène est trop rare. Courez-y ! Claude Chanaud |
Sommaire Montreurs d'ours Théâtre de la Madeleine 19, rue de Surène 75008 PARIS Location : 01 42 65 07 09 Une pièce de Ronald Harwood Texte français Mise en scène Avec Décors Lumières Costumes Conception sonore |
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