Photo © Guirec Coadic



Clérambard 
de
Marcel Aymé





La célèbre comédie de Marcel AYMÉ est au Théâtre HEBERTOT pour le bonheur des nostalgiques de l’écrivain qui fut aux yeux de beaucoup le plus grand de son époque. Egalement pour le plaisir de nouveaux amateurs découvrant avec lui un univers fait de contrastes accentués avec une transcendance imprévisible, issue d’un monde merveilleux. Sans négliger un style aussi élégant que fluide.

Excellente idée que cette reprise, d’autant que les années 2000 n’ont pas totalement jeté leurs vieilles billevesées avec l’eau du bain. Et que Marcel AYMÉ demeure celui qu’André MAUROIS définissait déjà à cette époque d’une expression admirative « NOTRE MOLIÈRE ».

Effectivement, CLÉRAMBARD n’a pas terminé sa décapante mission d’irrespect concernant les prétentions de ceux qui héritent d’un nom, les certitudes des vanités bourgeoises ainsi que les ambiguïtés des hiérarchies religieuses issues de nos anciennes croyances.

Dans cette comédie, le mysticisme du Comte est toujours le catalyseur d’un comportement hors du commun. Mais, au-delà de ce nécessaire rôle de déclencheur, c’est d’abord la marque de son auteur, écrivain rare ayant la coutume d’introduire un improbable élément poétique ou surréaliste dans la grisaille du quotidien.

Les péripéties de l’histoire en découlent, aussi picaresques que provocatrices. Mais il faudrait avoir l’esprit mal tourné pour y voir poindre une vulgarité avec l’intervention de LA LANGOUSTE, prostituée au grand cœur et les pieds sur terre. « Ce serait quand même une honte que pour cent sous, un militaire puisse s’offrir la vicomtesse de Clérambard », ou un anticléricalisme primaire quand le curé déclare « L’évangile est une nourriture qui a besoin d’être accommodée… comme toutes les nourritures ».

Sous la bannière d’un intégrisme chrétien désuet, ce type de situation, dont Marcel AYMÉ a forcé le trait pour la scène, est issu d’un XIXème siècle qui perdure. Ce que Nicolas BRIANÇON, le metteur en scène, a efficacement souligné ainsi que le décorateur Pierre-Yves LEPRINCE, lequel a su associer le baroque nécessaire au ludique. A la façon de Jean-Denis MALCLÈS, premier décorateur de CLÉRAMBARD.

Depuis sa création en 1950, les reprises de cette pièce furent toujours des évènements ou l’objet de controverses passionnées. On n’oublie évidemment pas la bien connue prestation de Jean-Pierre MARIELLE mais, entouré d’une efficace équipe, on découvre à nouveau Jean-Marie BIGARD qui fait la preuve d’une présence très différente certes… mais d’un talent évident. Voilà un homme de scène qui se confirme à la façon de bien d’autres en venant du cabaret ou du music-hall au lieu de sortir des écoles officielles.

Ainsi, Michel SERRAULT, Robert LAMOUREUX, Fernand RAYNAUD, LOUIS de FUNES et bien d’autres comédiens indiscutés sont ses parrains.

Claude Chanaud 
(20/10/08)    



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Montreurs d'ours





Théâtre Hébertot
78 bd des Batignolles
75017 Paris

Réservation :
01 43 87 23 23



Mise en scène :
Nicolas Briançon


Décors et costumes
Pierre-Yves Leprince


Avec
Jean-Marie Bigard
Nicolas Biaud-Mauduit
Véronique Boulanger
Hélène Surgère
Jean-François Guilliet
Dominique Daguier
Sophie Tellier
Philippe Uchan
Fabienne Chaudat
Maud Heywang
Maurine Nicot
Lola Marois
Thibaud Lacour








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