Vingt-quatre heures
de la vie d'une femme


d'après
Stefan Zweig



Une femme très raisonnable que des années d’une union paisible ont rendue fort rassurante pour son entourage familial part soudainement vivre avec un autre homme. Un plus jeune qu’elle. Et sans crise annonciatrice.

Non événement pour notre XXIème siècle, mais plus rare à l’époque où Stefan Zweig écrivit cette histoire, ce comportement « non maîtrisé » mettait à mal une manière de vivre en couple officiel dans un univers assez compassé et certain de ses valeurs traditionnelles. L’auteur décortique donc l’aventure au-delà des rites d’une classe sociale prétentieuse et met à jour la fragilité imprévisible d’une épouse qui vient de jeter le masque en même temps qu’elle quitte sa famille.

On jase évidemment dans leur entourage. Mais de plus, grâce à un témoin proche – l’efficace et réservé Robert Bouvier –, on va découvrir que cet événement, s’il était rare, n’avait rien d’unique. Et que, sous l’apparence d’une mère de famille sereine, des séismes dévastateurs sommeillent parfois. Sans disparaître pour autant.

En effet, une autre femme, issue du même milieu et formatée bon chic bon genre, a connu le désarroi d’une situation comparable sur bien des points.

Evoquée par notre modeste candide, cette dernière va narrer – sans farder la réalité – comment une pulsion incontrôlable peut renverser la digue des convenances bourgeoises. En 24 heures !

Pour la deuxième fois, Catherine Rich incarne ce personnage qui rejette les conditionnements de sa caste en même temps que l’indigence des digues vertueuses associées à une classe sociale. Son exemplaire et sobre interprétation méritait effectivement cette reprise. Le décor discret de Nathalie Holt accompagne heureusement sa nécessaire retenue et la robe dessinée par Pascale Bordet également.

La psychologie des personnages sonne juste devant des émotions qui se moquent du qu’en dira-t-on et réduisent à bien peu de choses les frissons de l’interdit. Ainsi, tout au long d’une confession restée pudique dans un texte fort, Stefan Zweig ouvrait la porte à une véritable libération des désirs et des sentiments.

Claude Chanaud 
(22/12/08)    



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Montreurs d'ours





Théâtre du
Petit Montparnasse

31, rue de la Gaîté
75006 Paris

Métro : Gaîté
ou Edgar Quinet

Réservation :
01 43 22 77 74

www.theatre
montparnasse.com





Mise en scène
Marion BIERRY


Avec
Catherine RICH
&
Robert BOUVIER