Balkans'
not dead

de
Dejan Dukovski



La magie de l’edelweiss

Choc historique qui s’alimenta aux totalitarismes du précédent siècle, cette dramaturgie est inspirée par les récurrents conflits balkaniques. Elle s’accompagne de toutes les violences et vilénies dont sont capables les soudards en uniforme et leurs plus anonymes comparses. Une arme à la main, ces gens avancent et menacent au nom d’un dieu trop absent ou sous les ordres d’un tyran trop présent. Le début de notre troisième millénaire peut malheureusement en témoigner.

Dans cette pièce époustouflante de réalisme et de vigueur, le bestial ne sommeille guère. Au contraire, chez les brutes primaires au service des pouvoirs en question, il dérape effectivement dans tous les excès possibles. Mais par la grâce de Dejan Dukovski, son auteur, l’edelweiss d’une femme d’exception va heureusement le contrer.

L’amour est-il la meilleure des résistances possibles devant les frontières artificielles, les religions prétentieuses, les exigences tyranniques et les nombrilismes exacerbés ? Il en est sans doute un moteur essentiel. D’abord, cri d’horreur devant les tentations ci-dessus, Balkans’ not dead est donc aussi l’annonce d’un espoir essentiellement suggéré par le cœur.

Le Théâtre de Syldavie (Maison d’Europe et d’Orient) produit la pièce un peu partout dans le monde, y compris devant les nostalgiques des anciens totalitaires lesquels perdurent souvent sous la cendre de leurs échecs. Et l’humour sous-jacent, ce rire de résistance accompagne l’entreprise de son assainissement nécessaire.

Précision pour la présente dramaturgie, nous devons à Dominique Dolmieu une rapidité exemplaire dans l’exécution qui fait progresser le suspense à la cadence étonnante de quarante scènes jamais lassantes dont les séquences s’additionnent avec efficacité, sans oublier une énorme astuce de décor transformable et 16 comédiens qui y croient.

Lecteurs d’Encres Vagabondes, amateurs d’un théâtre généreusement engagé et différent du "bon chic - bon genre" je vous convie à venir très vite au Théâtre de l’Opprimé. Plusieurs raisons à cela : d’abord la pièce ne se joue à Paris que jusqu'au 29 mars mais surtout, elle symbolise pour les Balkans le rejet de conditionnements moyenâgeux.

De plus, elle est tissée de cet esprit de résistance qui caractérise souvent les créations contemporaines de l’Europe de l’Est. Enfin, elle bouscule avec bonheur le consensus mou. Et je vous le précise : les tarifs sont compréhensifs aux difficultés du moment.

Claude Chanaud 
(19/03/09)    



Retour
Sommaire
Montreurs d'ours






Théâtre de l'Opprimé

78 rue du Charolais
75012 Paris

Réservation :
01 43 40 44 44

Jusqu'au 29 mars



Mise en scène
Dominique Dolmieu









Editions
L'espace d'un instant

traduit du macédonien par
Jeanne Delcroix-Angelovski