La page blanche aborde le thème de la disparition sous l'angle
de l'amnésie. L'histoire se situe également au cur de Paris.
Une jeune femme est assisse sur un banc. Il est tard, entre chien et loup. Elle
réalise soudain qu'elle ignore tout de ce qui l'a conduite là.
Elle ignore où elle se trouve, où elle habite, comment elle se
nomme : un immense trou noir, une amnésie totale sur tout ce qui la concerne
de près ou de loin. Seul indice : un sac à main, contenant une
adresse et un nom, Eloïse Pinson.
La quête, parfois très drôle, de cette identité perdue
est construite comme un véritable roman policier. Eloïse devra reconstituer
les fils de son passé en examinant tous les indices de sa vie d'avant.
Elle devra également tenter de combler ce vide immense qui lui impose
de se sentir étrangère à elle-même.
Pénélope Bagieu, bien connue pour ses Bandes Dessinées
d'humour (la série Joséphine, Cadavres exquis ou
Ma vie est tout à fait fascinante) croque avec simplicité
et précision la gamme des émotions de son héroïne.
Le dessin s'attarde sur les petits objets sans âme du quotidien que l'on
finit, comme Eloïse, par regarder avec étrangeté.
Boulet, le scénariste de la BD, aime jouer avec les attentes de ses lecteurs.
La page blanche, derrière une apparence assez lisse et convenue,
interroge la nature superficielle de notre identité, notre désir
de ressembler à tout le monde qui nous condamne parfois à devenir
personne...
Aurélien Dutier
(06/08/12)