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Lizzy STEWART Alison À coups de pinceau
« 2019 J'ai soixante et un ans. Je donne des conférences dans des galeries et je m'exprime souvent dans des écoles d'art de Londres dans lesquelles j'aurais rêvé étudier. […] Ce roman graphique nous fait partager le parcours, personnel et artistique, d’Alison Porter née en 1958 et devenue après plusieurs décennies, une artiste reconnue. Alison est née à Dorset, petite ville sur la côte sud de l’Angleterre. « Mon père travaillait pour la banque locale, et ma mère reprisait et faisait des retouches pour une couturière du coin. » Rien de très artistique dans tout ça mais déjà une grande flamme intérieure. À dix-sept ans, elle est très amoureuse d’un garçon de vingt ans. « C’était de l’amour, je n’en doute pas, mais de l’amour pour Andrew mêlé à l’amour de l’Amour. C’était aussi une obsession maladive au début. Une pure folie. » « Trois jours après mon dix-huitième anniversaire, nous nous sommes mariés discrètement à la mairie. « Au bout de deux ans, j’ai compris que le mariage ne rendait ma vie ni meilleure ni pire. » Alison s’ennuie et c’est Andrew qui lui conseille de trouver un passe-temps. Elle se rend à la bibliothèque. Elle est abordée par Patrick Kerr, un peintre londonien déjà reconnu, venu passer un mois et demi dans la maison d’un ami à Dorset. Il l’invite à un cours d’art qu’il anime dans une galerie. Sans qu’elle le sache encore, c’est une rencontre décisive pour Alison. La suite n’est pas un long fleuve tranquille. Patrick donne la priorité à l’art qui passe avant tout et se complait dans un rôle de Pygmalion exigeant voire tyrannique. Heureusement, il y a aussi la rencontre avec Tessa, une sculptrice, lors d’une soirée où Alison ne se sent pas à sa place au milieu d’artistes brillants et intimidants. « Je dirais que la plus grande chance de ma vie, c’est que Tessa m’ait invitée le lendemain pour une promenade. Et deux jours après, pour un café. Ce fut la genèse d’une amitié simple et intime qui durerait toute la vie. » Un livre à la fois très beau et très fort, sensible et émouvant, qui décrit très bien les milieux d’ébullition artistique des années 80 à Londres et la passion qui anime toute une génération de créateurs. Les dessins sont expressifs sans être hyperréalistes, le lecteur se familiarise vite avec le style intimiste et riche en émotions de Lizzy Stewart. Après avoir fermé le roman, on ne peut s’empêcher de le rouvrir, le feuilleter, se replonger dans certains épisodes de cet étonnant parcours raconté comme un journal intime. Une belle réussite. Serge Cabrol (12/08/24) |
Sommaire Romans graphiqes Helvetiq (Avril 2024) Format 15 x 22,4 cm 168 pages - 24 € Traduit de l'anglais par Nadia Aeberli Lizzy Stewart a illustré plusieurs livres pour enfants avant de se lancer dans Alison, son premier roman graphique. |
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