En 1756, le docteur Tronchin (médecin de Voltaire) s’efforce de populariser la pratique de l’inoculation contre la variole (le mot vaccination n’apparaîtra qu’au XIXe siècle). Il quitte Genève pour se rendre à Paris où le duc d’Orléans, cousin de Louis XV, lui a demandé de traiter ses enfants pour leur éviter cette effrayante maladie.

En route, il s’arrête chez Buffon, en Bourgogne, et lui explique que la duchesse d’Orléans n’est pas convaincue par l’innocuité du traitement. La médecine se heurte aux croyances religieuses et nombreux sont ceux qui souhaitent l’échec de Tronchin.

Chez Buffon, nous retrouvons Pierre et Édeline, les héros récurrents de la série « Les enfants des Lumières » dont Le sang d’un prince est le deuxième volume.
Édeline est une jolie jeune fille et Pierre, du haut de ses dix-huit ans, est fort jaloux lorsque, par un trou de serrure, il voit le médecin déshabiller son amie.
Le lendemain, Buffon lui explique qu’Édeline a accepté de suivre Tronchin à Paris pour se faire inoculer contre la variole et rassurer la duchesse.

Pierre profite du premier prétexte venu pour filer sur Paris. Entrer au Palais-Royal n’est pas aussi simple qu’il le pensait mais à cœur vaillant rien d’impossible. Là, il apprend que l’inoculation a déjà eu lieu et il n’obtient pas la permission de voir Édeline.

Par hasard, il retrouve un ancien ami, Loriot, et c’est une chance parce qu’il va avoir grand besoin de son aide. En effet, de manière incompréhensible, Édeline supporte mal le traitement et Pierre est heureux de pouvoir compter sur Loriot pour élucider ce mystère…

Ce roman d’aventure s’appuie sur une documentation très sérieuse et à la fin du livre, trois pages intitulées A propos de la médecine au XVIIIe siècle fournissent des précisions sur la manière dont on traitait la variole (appelée aussi "petite vérole") avant Théodore Tronchin et pourquoi la religion était hostile à l’inoculation.

Serge Cabrol