Stéphen BERTRAND

Premiers dits du colibri


Ce recueil qui a reçu le Prix de poésie Max-Pol Fouchet 2007 est entouré : Vénus Khoury-Ghata signe la préface et Frédéric Jacques Temple signe un texte en quatrième de couverture ; mais le plus important, dans ce recueil, est que nous y trouvons une écriture que l’on pourrait qualifier de lyrique avec « des mots qui soulèvent leur poids d’espace » et en ce qu’elle nous propose une véritable histoire d’amour du monde. À la lecture nous sommes emportés par un flot magique qui nous fait aller à la vitesse du colibri.
Le recueil se compose de quatre parties : Vent ; Avant le Colibri ; Fragments d’un rêve en courses majeures et Le dit du colibri. Nous sommes dans une progression qui nous entraîne, sans que nous nous en apercevions, dans un voyage onirique et ce, sans qu’à aucun moment nous ayons envie de lâcher prise : c’est l’impérieuse nécessité de l’écriture qui vous fait oublier le temps et l’espace, jusqu’à votre corps même pour n’être qu’un colibri et ne voir que par ses yeux. Le voyage est superbe, en beauté comme en nécessité et ouvre sur des myriades de fantaisies visuelles, où la pertinence discute avec la musicalité de la langue.
Même en s’habituant à cet étrange regard que portent les yeux du colibri, nous retournons à des vers déjà lus ayant peur d’avoir sauté quelqu’image importante. Je vais vous donner un petit extrait qui ne pourra pas vous faire vivre cette intense pulsion dans laquelle vous embarquez :

Parfois le colibri vient à moi, presque à reculons.
Il a des yeux-colibris, des mains-colibris,
et je cligne des yeux pour le rejoindre.
Il y a des femmes qui m’ont permis d’approcher le colibri.

Gilbert Desmée 
(15/04/08)    



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Poésie









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