La différence, comment assumer sa différence ?
Les seize nouvelles de Petites histoires de quartiers font partie d’un recueil soutenu par L’observatoire des Inégalités (www.inegalites.fr), un organisme indépendant qui fait un état des lieux très précis sur toutes formes d’inégalités et qui va bien au-delà de toutes les frontières sociales, politiques, culturelles.

Ce recueil aborde des thèmes très variés sur les moments de vie chargés de souffrance et de joie quand on découvre ou que l’on vit au quotidien l’exclusion, le regard des autres, le bonheur parfois au milieu de la souffrance.
- Comment supporter, toujours la même question : « Mais en fait, c’est quoi tes origines ? » Cette simple question va bouleverser la vie d’un jeune homme.
- La bosse de l’écriture existe même quand on a des problèmes d’orthographe et cela peut mener vers de merveilleuses inventions.
- Avoir un enfant aveugle et autiste, comment lui faire découvrir le monde ? « Il ne comprenait pas. Mais il comprend la musique des mots. C’était des mots pour dire doucement, n’aie pas peur. »
- Etre parent d’une fille trisomique, est-ce uniquement du malheur ?
- Comment l’entraide s’installe entre ceux qui ont très peu ?
- Et comment le racisme persiste chez ceux qui exploitent les travailleurs immigrés ?
- Les idées reçues se répandent facilement et déforment la réalité. Des adolescents vont rencontrer la communauté gitane à travers un roman présenté par son auteure : « On dit toujours que les gitans ne travaillent pas, mais ce n’est pas vrai, madame. On a bien vu que pas mal d’entre eux triaient de la ferraille qu’ils avaient ramassée dans les rues ou bien débarrassée chez des gens. C’est un travail difficile de faire le tri dans tout cela. Sans parler de ceux qui travaillent à l’usine de pneus et ceux qui font les marchés. Les gitans ne sont pas des fainéants comme on le dit tout le temps ! Pourquoi tout le monde raconte des trucs pareils, vous le savez, vous, madame ? »
- Etre une fille ou un garçon n’est pas toujours simple !
- Elever son enfant est un rêve qui peut se transformer en cauchemar.
- Le noir est une couleur qui peut se décliner en de nombreuses nuances qui sont parfois cause de bien des problèmes : « J’ai toujours pour ma part été considérée comme une « neg’congo », une descendante directe des esclaves, pas passée par le blanchiment du métissage. Et chez moi, ce n’est pas trop flatteur, tu sais. Je fais avec cela depuis l'enfance, ce racisme-là, il est dans ma langue maternelle, parlée par des noirs comme moi, ou enfin presque comme moi, ceux qui utilisent ces mots sont en effet bien souvent plus clairs de peau. Toi, tu n'y vois que du feu : un Noir est un black ; noir-bleu ou noir-marron-clair, tu ne fais pas de différence. Je ne sais pas ce qui est mieux, c'est une histoire de langue et puis d'histoire aussi, cette fameuse Histoire, avec sa grande hache... »
- Etre une fille peut être un handicap.
- Vivre en prison de femmes mène à bien des douleurs.
- Etre SDF n’est pas simple.
- Comment la vie peut être modifiée par la présence d’une mouche lors d’un défilé militaire ?
- Aider une personne aveugle mène à bien des questionnements.
- Comment vivrait-on sans eau ? Certains le font déjà, d’autres ne l’imaginent pas encore mais c’est un risque pour tous.
- Le viol par le père est abordé de façon très métaphorique et très forte.
Un recueil intense où les personnages nous emmènent dans leur univers pour mieux comprendre ce qu’ils sont et ce qu’ils vivent.

L’écriture très fluide de Julia Billet donne une coloration humaine et sans pathos à ces nouvelles. La diversité des histoires permet de mieux percevoir la diversité des êtres et la force de l’humain dans les épreuves qu’ils traversent.

C’est un recueil à proposer à des adolescents ce qui permettra ensuite de discuter des problèmes essentiels de la vie dans un monde où l’humain est de plus en plus oublié. La vie est unique et malgré les difficultés il est nécessaire de donner du sens à notre bien le plus précieux.

Brigitte Aubonnet 
(24/01/11)