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L’écriture de Billy Dranty pourrait vous paraître désincarnée, mais cela n’est pas vrai. Au contraire, l’écriture de ce poète met en chantier des cassures, des élisions, des suppressions, parfois des jeux de mots, toujours pour dire plus que ce qui est écrit. Cela nous donne une force dans l’écriture, une humanité dans le dire pour une poésie habitée de l’être loin de la mièvrerie. Chez ce poète, il y a quelque chose d’halluciné, de confronté à ses limites qui engendre tout un questionnement de l’être à la lecture. Rarement la vision de langage, dans l’écriture d’un poète, n’aura été à ce point extatique. Pourtant, la lecture, même si elle paraît heurtée au début par les cassures, les manques, petit à petit s’y fait et découvre l’ampleur du dire chez Billy Dranty. Ce recueil se divise en trois parties : L’où des gonds, Dru et Décollation. Derelictus aborde l’état d’un être qui vit l’abandon et la solitude morale. Voici un exemple pris dans la première partie :
Un autre exemple pris dans la partie C de L’où des gonds :
De ces deux exemples donnés, vous pouvez comprendre ce que je vous racontais à propos de l’écriture de Billy Dranty. La première surprise passée, vous entendez la puissance d’évocation de l’intime de l’être. La deuxième partie, Dru, présente une écriture verticale de vers très courts. Décollation, la troisième partie, dans Dernier étiage est écrite en prose poétique et finit avec Embouffé dont l’écriture retrouve la verticalité. Je vous encourage à lire Billy Dranty dont la poésie est intense, forte et sans concession. Gilbert Desmée |
sommaire Poésie Editions Fissile 112 pages - 13 € Editions Fissile 21 grand'rue 09310 Les Cabannes |
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