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On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans, écrivait Rimbaud. Le narrateur de L'été mouche, lui, est très sérieux. Il a un grand projet, devenir écrivain, et un grand amour, "Elle" qu'il n'évoque qu'avec une majuscule. Laissant ses parents au bord de la mer, il est remonté à Paris pour écrire et pour "La" revoir. Il a trois semaines de solitude devant lui. Côté écriture, il veut envoyer une nouvelle au concours du Jeune Écrivain. Il a un sujet, recueilli un soir à la table familiale, grâce à un ami des parents qui se plaignait de la difficulté du travail de manutentionnaire dans un entrepôt de surgelés. Il faut dire que les projets, ce n'est pas ce qui lui manque. Il s'en explique d'ailleurs fréquemment dans des interviews accordées à des journalistes imaginaires, ce qui participe au côté très humoristique de ce roman. Côté cur, c'est une grande déception. Elle vient
bien le voir mais pour lui annoncer qu'Elle croit ne plus être amoureuse
de lui. Il passe par toutes sortes de réactions possibles, s'observant
et s'analysant sans cesse, se raccrochant à l'espoir du "je crois"
qui n'a rien de définitif. Quant à la mouche du titre, on ne dira pas ce qui lui arrive mais on ne peut s'empêcher de penser à un film des années soixante : Sale temps pour les mouches ! Ce roman initiatique, plein d'humour et d'autodérision, devrait beaucoup
plaire aux ados qui se reconnaîtront, ici ou là, dans les réflexions
du narrateur, dans ses rêves, ses enthousiasmes, ses déceptions,
ses attentes, ses colères et ses grandes résolutions pour l'avenir
auxquelles il n'est pas toujours facile de se tenir. Serge Cabrol |
sommaire Jeunesse Grasset Jeunesse Lampe de poche 182 pages - 8,50 €
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