Retour à l'accueil du site






Carin GERHARDSEN


La maison en pain d'épices


Carin Gerhardsen nous entraîne à travers sa maison en pain d'épices dans une balade meurtrière en Suède où un tueur en série s'attaque aux personnes de 44 ans exclusivement.
Derrière l'apparence sereine de la Suède où, semble-t-il, il fait bon vivre, se trament des vengeances terribles.
On suit trois personnages, ou peut-être deux...

Tout d'abord, un homme, Thomas, sans intérêt, fade, vivant dans une solitude oppressante. Il a été toute son enfance le souffre douleur des autres enfants. Cette jeunesse bafouée l'a rendu amer.
 Thomas, incapable de résister, incapable de crier, est prostré sur le béton humide et froid. Il ne bouge pas. Ne dit rien. Il regarde ses camarades qui lui jettent des cailloux. Sur la tête, le visage, sur le corps. Il y en a un qui lui cogne le crâne contre le poteau, plusieurs fois.
Difficile dans ces conditions d'aimer son prochain et d'être un grand « communicant ».

Le second personnage est le commissaire Sjöberg. Père d'une famille nombreuse, il semble baigner dans le bonheur, entre sa femme aimante et attentive et ses cinq enfants. Bien qu'il soit parfois un peu débordé, il assume ses rôles  de père et de commissaire avec beaucoup de compétences. Quel homme !

Enfin, il y a un troisième personnage, anonyme, qui n'est autre que l'assassin et que l'on découvre à travers le journal qu'il tient après chaque meurtre.
 Jamais, jamais, je n'avais ressenti une telle euphorie, autant d'énergie et de joie de vivre.
Je viens de commettre un meurtre. (...) Aussi tragique que ma propre vie, vide de tout, sauf de solitude et d'humiliation.
Les meurtres commis sont d'une implacable cruauté, décrits avec froideur, ce qui les rend encore plus glaçants.

Les personnages secondaires du livre sont également très intéressants et attachants. Tous ces flics suédois ne sont pas aussi lisses qu'ils veulent bien le montrer. Ils ont leurs failles, leurs faiblesses  qu'ils nous dévoilent à travers leur enquête.

Lorsque l'on pense avoir tout découvert, Carin Gerhardsen nous entraîne sur une nouvelle piste, nous perd et ravive notre curiosité.
La maison en pain d'épices est un polar de bonne facture, beaucoup moins simple qu'il n'y paraît au premier abord.
Ce livre est le premier d'une trilogie (décidément, les Suédois adorent ça). Vivement le prochain où le commissaire Sjöberg sera certainement au rendez-vous.

Sylvie Paré 
(15/02/11)    



Retour
Sommaire
Noir & polar










Editions Fleuve Noir
(Février 2011)
300 pages - 19 €


Traduction :
Charlotte Drake
Céline Bellini







Carin Gerhardsen

née en 1962, mathématicienne de formation, a mis sa carrière de consultante en informatique entre parenthèses pour se consacrer entièrement à l'écriture. Elle vit àStockholm.