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Emmanuelle GUATTARI
L'écriture est fine, délicate, précise, et met en scène
de façon très agréable cette succession d'images dignes
des "Je me souviens" de Perec. Les moments joyeux alternent avec les instants plus graves, comme la disparition
de la mère (prenez-moi dix ans de ma vie pour un quart d'heure de
parloir avec ma mère) ou l'accident de voiture dont le récit
se termine tout de même sur une note d'humour. Les souvenirs des guerres sont encore très présents dans la mémoire
familiale, le grand-père gazé et trépané en 14,
les tickets de la guerre de 40 et le ramassage des glands pour remplacer le
café, et plus récemment la guerre d'Algérie, l'époque
des porteurs de valises avec les papiers qu'il faut dissimuler aux gendarmes
On n'oublie jamais tout à fait que La Borde était un lieu thérapeutique.
Au fil des pages, on croise Françoise Dolto ou Lacan, et on en apprend
un peu sur la vie des Pensionnaires, leur place et leurs activités dans
la communauté, à la Chauffe (les chauffeurs des 2CV), au Bar ou
au Standard
Ce qui ressort surtout, c'est un grand respect pour le projet du père
et le sentiment que les enfants y ont appris à observer et comprendre
les autres dans une cohabitation globalement pacifique. Vivre en bonne intelligence avec les Fous, une expérience originale
dont Emmanuelle Guattari n'indique pas avoir souffert dans ce livre aussi tendre
et lumineux que joliment écrit. Serge Cabrol |
Sommaire Lectures Mercure de France 144 pages - 13,50 €
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