Depuis le temps qu’il y est au foyer, il en a vu défiler des éducateurs et des éducatrices. Il en a tant aimé aussi. Mais l’histoire est toujours la même. Il la connaît par cœur, à force. Il s’attache, et une fois qu’il les aime très fort, ils partent ailleurs.
Samir est né sous X et vit depuis dix ans dans un foyer de la DDASS. Pierre est placé provisoirement dans ce même foyer car sa mère ne peut plus s’occuper de lui. C’est là que les deux garçons deviennent inséparables et se jurent de rester « frères, à la vie à la mort ».
Ce roman est l’histoire d’une amitié, même si le thème de l’abandon et les inquiétudes des enfants quant à leur devenir, sous-tendent le texte en permanence.
Lorsque Samir trouve une famille d’accueil, la séparation est douloureuse et l’on suit alors en parallèle l’histoire des deux amis. Samir tout à son nouveau bonheur « oublie » d’écrire à Pierre et s’imagine qu’il vit de nouveau avec sa maman, « sa Lili adorée », alors que celle-ci est morte du Sida. Une amitié, même exceptionnelle, peut-elle survivre à tant d’épreuves ?
Yaël Hassan de son écriture si délicate sait toucher le lecteur, simplement, sans pathos à travers des personnages vrais qui promènent avec eux une petite musique d’espoir.

Patricia Châtel