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Corinne HOEX


Le ravissement des femmes



Une écriture tout en pudeur, tout en délicatesse, avec quelques touches d'ironie, pour mettre en scène la relation très ambiguë d'Élisabeth et Constantin.
Élisabeth, 45 ans, célibataire sans enfant, passionnée par son métier dans le commerce des livres rares, aime les voyages, les hasards, les rencontres…
Parfois elle s'offre une parenthèse. Quelques journées d'entracte. Un moment hors du temps. Une pause sabbatique.
Aujourd'hui, cet entracte a pour décor le couvent des Sœurs de la Charité et pour objet un Père Constantin aux yeux violets.

Élisabeth, non baptisée, issue d'un milieu non croyant, va suivre le Père Constantin dans les divers lieux où il donne des conférences : Bruxelles, Genève, Paris, Tours, Lyon, Orléans, Nice…
Le Père Constantin est un gourou de charme suivi par un aréopage de groupies. Armelle, Marie-Hélène, Adrienne, Marie-Christine, Marie-Laure, Mélanie, Thérèse, Raymonde… Chacune a sa fonction dans l'entourage du beau prêtre : tenir la caisse (200 € l'entrée), disposer les fleurs, vendre les livres et les médailles…
Toutes ne vivent que pour les instants passés près de lui. Une sculpturale Dora, rousse ambrée, flamboyante, adroite à modeler son avantageuse plastique dans d'infaillibles fourreaux noirs. Quelques nymphes blondes aussi, une Gabrielle, une Chloé, une Bérangère, toujours ensemble comme une seule, mains fines, regards charmeurs, longs foulards, robes indiennes, bracelets de jade et colliers d'ambre, frileux lainages blancs.
Elles ont essayé tous les stages de la concurrence, elles ont étudié les dix voies célestes, les douze chemins terrestres, les dix-huit positions de l'ouverture – [ici des pages d'anthologie à l'humour corrosif sur tout ce que ces femmes ont pu tester] – mais elles sont revenues. Constantin, c'est le top du top, le maître achat, le Label Rouge. Constantin, c'est la Vallée des Rois, Bénarès, Lourdes, Lhassa, Jérusalem ensemble. Constantin, ça les dope, ça les défonce, ça les allume. Constantin est cher, mais elles ont des maris qui paient.

Constantin est très beau, avec un look de Christ, cheveux longs sur les épaules, regard hanté, voix qui porte et il reçoit ses ouailles en entretiens individuels à l'issue des conférences pour les écouter, les apaiser.

Il aime le luxe, les belles voitures, les grands hôtels, les restaurants gastronomiques… Quand il s'est rapproché plus particulièrement d'Élisabeth, d'autres femmes bien intentionnées l'ont prévenue : Vous vous supposez différente. Ses yeux vous le font croire. Il veut vous baptiser sans doute ? C'est son truc.

Mais Élisabeth n'a que faire des conseils et des mises en garde, elle n'a plus quinze ans et elle veut aller jusqu'au bout de cette parenthèse.

Un roman très fin pour un jeu du chat et de la souris peu ordinaire où l'on ne sait pas qui mangera l'autre ni comment tout cela finira. Des pages très drôles, des pages très belles, une alternance de charme et d'ironie, un véritable ravissement.

Serge Cabrol 
(08/04/12)    



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Grasset

200 pages - 17 €






Corinne Hoex vit à Bruxelles. Licenciée en Histoire de l'Art et Archéologie, elle est l'auteur de plusieurs études relatives aux arts et traditions populaires. Elle a aussi publié cinq recueils de poèmes. Le ravissement des femmes est son quatrième roman.



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