Jean JALLERAT

Chasseur


Dans une écriture très musicale à la pulsation mouvante, créant des rythmes différents pour chaque poème, l’oreille demande à dire à haute voix ce que les yeux entendent. Dans cette poésie nous entendons le silence, la pulsion, le désir, l’attente, la jouissance, etc. Jean Jallerat est un poète jouisseur de mots – ce qualificatif n’a rien de péjoratif ici – qui nous entraîne dans sa révolte de taiseux. Ouvrez Chasseur et vos yeux sont captivés, ils en demandent, redemandent car cela commence fort :

Je te vois Je t’écris Je te veux Je t’en veux Je t’écris
        Je te l’écris Tu es l’écriture. L’écriture même
La mienne. Mienne Tu es mienne. Je ne peux pas me
passer de t’écrire. De toi l’écriture. Mon écrite. Toi,
mes nuits entières dans mes pages. Toi Ma nuit toi ma
page tu te couches dans ma tête. Un soleil couché là,
sur le papier de ma tête, à embraser. Tu éclaires mes
nuits. L’obscur où je vais. Toi,…

À quoi, telle une réponse vers la fin du recueil, en une écriture plus sobre, vient se lire :

Et tu emporteras
                        Là-bas
Ce que j’écris pour toi
Tu es l’ancre et la foi
Du Livre
Qui se masque de mots
La fraîcheur d’un drapeau
Pendant que tu détales

Un livre que je vous recommande pour la force de son dire, sa démesure parfois, mais à la musique de cette poésie chante, vous entraîne et ne vous lâche plus.

Gilbert Desmée 
(13/03/08)    



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Poésie









Editions des Vanneaux
Collection L'Abreuvoir
10 €



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