Robert LEWIS, Dernier train pour Llanelli


Un bon roman pour amateurs de littérature bien noire, bien imbibée, avec un détective désabusé qui traîne son blues de bar en pub et une écriture tout à fait adaptée à l’errance du personnage. On pense aux grands auteurs de polars américains (Ellroy, Chandler, Goodis, Hammet…) mais Robert Lewis est gallois.

Comme son nom l’indique, le "héros" du roman, Robin Llywelyn (certains prononcent Lou-Ellen) est gallois lui aussi, mais il vit maintenant à Bristol, de l’autre côté de l’estuaire de la Savern. Faute de pouvoir entrer dans la police, il a travaillé chez un assureur puis dans le recouvrement de créances avant de devenir détective privé. Mais tout cela sans beaucoup de conviction. « Je n’ai jamais été un homme qui fait les choses à moitié : un quart, ou peut-être un tiers, c’est tout ce que vous obtiendrez. »

L’alcool est son seul ami, le moyen d’oublier… Il boit consciencieusement, du matin au soir. « Je me suicidais à petit feu, aussi lentement que possible, en espérant que je ne m’en apercevrais pas. »

Il n’a plus guère de clients mais une femme vient le trouver pour piéger son mari. Il s’agit de mettre une prostituée dans son lit pendant un congrès et filmer la scène. Llewelyn n’a pas les moyens de refuser l’affaire. Mais il n’a pas les moyens non plus de la réaliser. Il demande sans cesse des acomptes, pour louer une voiture, la chambre d’hôtel, la prostituée, le matériel vidéo…

Ce pourrait être humoristique mais c’est surtout tragique. Nous accompagnons le détective déchu dans ses dérives alcoolisées. Peu à peu, nous découvrons son passé, ses fêlures, les coups encaissés plus que donnés.

Et puis il y a cette affaire en cours. Un coup tordu. Parce qu’un piège peut en cacher un autre, le Nestor Burma gallois se retrouve au milieu d’un sacré micmac !

Parviendra-t-il à se sortir de tout ça, quitter Bristol et prendre le dernier train pour Llanelli la galloise ? Suspense !

Robert Lewis a vingt-six ans et Dernier train pour Llanelli est son premier roman. Un début plus que prometteur !

Serge Cabrol 



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Noir & polar







L'esprit des péninsules
336 pages
21,50 €


Traduit de l'anglais
(Pays de Galles)
par Patricia
Barbe-Girault





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de l'éditeur :
www.espritdes
peninsules.com