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Peter MAY

L'éventreur de Pékin



Ce roman est le sixième de la série « chinoise » de Peter May.
On y retrouve Li Yang, l’inspecteur de police devenu chef de section, qui vit à Pékin avec sa compagne, l’Américaine Margaret Campbell, médecin légiste, et leur bébé, Li Jong.

Li Yang est confronté à une série de meurtres de jeunes prostituées plus épouvantables les uns que les autres. Des femmes éventrées, découpées, leurs cadavres abandonnés dans des mises en scènes macabres…
Macabres et très étudiées.
Un adjoint de l’inspecteur découvre que chaque assassinat est la copie conforme d’un crime commis par Jack l’éventreur à Londres au XIXe siècle. Une traduction en chinois de la déposition du médecin légiste anglais rédigée en 1888 vient justement de paraître à Pékin.

Les meurtres sont suivis d’un courrier adressé à Li Yang. Le meurtrier le met au défi de le démasquer. Un meurtrier qui semble bien le connaître…
Peu à peu, l’étau se resserre autour de Li Yang. Ses amis sont assassinés, sa famille est menacée.
Le roman devient haletant, une course contre la montre pour essayer d’empêcher les crimes suivants…

Peter May, qui connaît bien Pékin, en fait le décor vivant et passionnant de son thriller, montrant l’émergence d’une capitale moderne au rythme de la destruction des quartiers anciens.
Li Yang, originaire de la campagne, est surpris par le luxe offert aux nouveaux riches.
Li ne se sentait pas à l'aise. Comme s'il avait traversé un miroir sans tain donnant sur un autre monde. Ce n'était pas le Pékin qu'il connaissait. Cet endroit n'avait rien de chinois. Ce genre de résidence était construit pour la communauté du business, pour les trois cent mille étrangers plongés au cœur de l'effervescence commerciale de la ville, et les Chinois nouveaux riches qui achetaient des appartements neufs pour les louer et en retirer trente à quarante pour cent de bénéfice. C'était une bulle, isolée, séparée du monde réel qu'il connaissait – le monde où les Chinois travaillaient dur, menaient une vie dure, gagnaient peu, vivaient et mouraient dans des appartements minuscules avec des toilettes communes et un chauffage défaillant ; un monde où les prostituées se faisaient assassiner par un maniaque assouvissant un fantasme diabolique.
[…]
Li pensa à Mao qu’il imagina en train de se retourner dans son mausolée.


Il préfère encore son vélo à la voiture de fonction mais son choix n’est pas tendance dans la nouvelle Chine.
Là où, autrefois, les allées cyclables étaient encombrées de banlieusards matinaux, ne roulaient plus que quelques individus courageux bravant le froid. Le nombre des propriétaires d'automobile grimpait en flèche. Les transports en commun s'étaient incroyablement améliorés : nouveaux bus, nouvelle ligne de métro, tramway. La bicyclette, autrefois mode de transport le plus répandu, était en voie de disparition. Dépassée.

L’auteur met en scène des personnages secondaires très attachants comme Lao Dai, vieil homme sage et redoutable joueur d’échecs, ou Mei Yuan, la marchande de jian bing (des crêpes épicées) qui pose des devinettes au policier qu’elle connaît depuis longtemps.
Ses crêpes ne lui rapportaient presque rien, et elle se faisait un peu d'argent supplémentaire en gardant Li Jon, le bébé de Li et Margaret. Li et Mei Yuan avaient tous deux perdu un proche pendant la Révolution culturelle. Lui, sa mère. Elle, son fils. Li aurait fait n'importe quoi pour la vieille dame. Et Mei Yuan aurait fait n'importe quoi pour lui.
Elle ne changeait pas. Son visage lisse et rond n'avait pas de rides, sauf quand elle souriait, ce qui arrivait souvent. Quelles qu'aient été ses souffrances passées, et elles étaient nombreuses, elle les taisait – arrachée à ses études universitaires, forcée de travailler dans les champs comme une paysanne, un bébé perdu, un mari disparu depuis longtemps.


Li Yan est aussi confronté aux nouvelles technologies, notamment en matière de détection du mensonge, et aux logiciels susceptibles de remplacer l’archaïque sérum de vérité. Mais le serial killer semble avoir toujours une longueur d’avance sur l’enquêteur. Qui est-il ? Par qui et comment peut-il être si bien renseigné ?

Un roman qui se dévore et donne envie de se plonger dans les volumes précédents, tous parus chez le même éditeur qui offre une fois encore de fiévreuses heures de lecture aux amateurs d’énigmes et de frissons.

Serge Cabrol 
(21/02/09)    



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Noir & polar








Editions du Rouergue
Thriller
382 pages, 19 €

Traduit de l'anglais par
Ariane Bataille


© Domi Photographe
Peter May,
né à Glasgow en 1951,
a été scénariste pour la télévision écossaise (plus de mille scénarios en quinze ans) avant de s'installer dans le sud de la France pour écrire des romans policiers.
Passionné par la Chine,
il a été nommé membre honoraire de l'Association des écrivains de romans policiers à la section de Pékin. Les deux premiers romans de la série chinoise ont paru en poche chez Babel Noir.




1 Meurtres à Pékin


2 Le quatrième sacrifice




Pour visiter le site
(en français)
de Peter May :
http://www.ur-web.net/
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