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La cour des acacias
Avec ce récit, je voudrais que les jeunes d’aujourd’hui goûtent aux enfances d’« avant ». J’ai essayé d’être la plus fidèle possible à mes souvenirs. Je dédie ce livre à mes camarades de classe.
Dès les premières lignes, le ton est donné : souvenirs et nostalgie.
Sur une photo de classe de 1967, Claire Mazard retrouve, son village, son école et les camarades de ses dix ans. Alors elle prend son stylo et nous voici partis pour un voyage d’une quarantaine d’années en arrière…
Une succession de chapitres courts met en scène les divers acteurs de l’époque. Les deux institutrices, bien sûr : Melle Puyobro qui s’occupe des CP/CE et dont le père entretient un jardin avec un cerisier qui suscite bien des envies ; Melle Turquay, la maîtresse des CM1/CM2 qui part en vacances avec sa Simca 1000 et, dans la classe, « ne tolère ni la bêtise ni l’intolérance ».
Et puis les copains et les copines, les trois Florette, les quatre Jacques et tous les autres. Maryse et Cathy, les grandes qui échangent leurs secrets sans laisser approcher les « petites petites ». Jeannette, une fillette handicapée douce et gentille, prête à montrer ses fesses aux garçons pour leur faire plaisir ou à manger les crottes de lapin qu’ils lui présentent en guise de chocolats. Parce qu’il s’en passe des choses, dans cette petite école !
Pour différencier les quatre Jacques, ils écopent de surnoms. Il y a le Mousquetaire, l’Endormi, le Boucher et le Regardeur (parce qu’un jour, il a profité que la maîtresse lui tourne le dos pour se baisser et regarder sous sa jupe).
Et puis il y a les mystères. Le chien qui disparaît et qu’on ne revoit jamais. Des inscriptions à la craie sur le mur des cabinets des filles qui révèlent les secrets comme les lettres d’un corbeau : « Jeannette aime le beau Jacques », « Raphaël n’est pas cap d’escalader le mur », « Melle Puyobro a un amoureux »… Jacques le Regardeur aussi a son mystère. Où va-t-il tous les jeudis avec sa mère qui porte un grand sac ? Il donne une belle explication qui fait rêver les filles pour cacher une réalité moins romantique.
A la fin du livre, une lettre de Melle Turquay apporte la clé des mystères et des nouvelles de tous les enfants (devenus grands) si tendrement présentés par Claire Mazard.
Un joli livre, gai et sensible, avec les bêtises et les secrets, toute la vie d’une école dans le soleil du Midi il y a quarante ans…
Serge Cabrol
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Jeunesse
Claire Mazard
La cour des acacias
Editions Syros, 2006
Collection Tempo
(10 ans et +)
140 pages - 5,90 €
Claire Mazard est l'auteur d'une trentaine de récits pour la jeunesse : souvenirs d'enfance et d'adolescence, romans policiers, romans fondés sur des faits de société, aux thèmes parfois graves...
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