Comment dire des espaces de la vie de tous les jours ? Comment dire l’existence en reliant les rêves, les petits et les grands bonheurs, les inquiétudes de l’être venu au monde sans l’avoir demandé ? C’est ce que réalise Lionel Mirisch dans son ouvrage Papiers mâchés, telle une suite improbable, faite d’humour et de distance. Il nous entraîne dans la vie du narrateur : la sienne, la notre ? Qu’importe, il sait agréablement nous entraîner dans ce monde su et souvent si mal dit, par paresse, par maladresse, par... L’écriture y est musicale dans la structure de la phrase :
Comme on peut le voir, l’écriture sait prendre de tous petits instants et leur donner toute l’ampleur qu’il convient. Cela se lit, se vit au fil de la lecture. Nous avons à faire avec un certain désenchantement du propos mâtiné de poésie dans l’expression : désillusion pour soi, poésie à propos des autres, toujours à hauteur d’homme. Voici un autre extrait :
Lionel Mirisch vient, avec une écriture qui vibre à la lecture – tant l’éclat de ce qui est dit nous pénètre, nous prend sans nous lâcher –, nous dire cette suite de moments qui pourraient se lire indépendamment, mais qui font une suite musicale intime qui se tient. Nous sommes emportés, captés par l’ironie, la nostalgie, la mélancolie… Mais Lionel Mirisch sait nous mener et nous laisser à notre hauteur : pas de drame, d’emphase… Pas de geste théâtral. Non ! Une douce musique pour nous dire cet être qui, malgré tout, se tient debout au bord du vide et ne tombe pas. Gilbert Desmée |
sommaire Poésie Editions Rhubarbe 86 pages - 8 €
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