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Il y a dans ce recueil de Bernard Montini, une consistance redonnée à des sans voix. Ils ne sont plus des ombres qui disparaissent au regard, mais des êtres en souffrances qui tentent de survivre. Dans une écriture métaphorique, le poète s’aventure dans l’innomé entre âme et peau , pour redonner de l’épaisseur à cette multitude d’ombres : qu’ils soient des exilés, des errants, des sans papiers, des sans toits, etc. La liste en est infinie. Bernard Montini réussit avec pertinence et tendresse à se faire le porte-parole de tous, en leur rendant leur statut d’être.
Bernard Montini est un poète qui nous a habitués à poser la question de l’être dans ses recueils. Il réussit à nouveau, ici, de façon magistrale, à donner du relief à ces êtres qui n’ont pas eu d’autre possibilité que de se retrouver mis hors circuit. Ce que nous trouvons dans ces poèmes est de l’ordre de la survie…
Cette multitude de « ils » dans Corps et âmes, nous emmène dans les pas de ces copeaux d’hommes éparpillés, frêles silhouettes frissonnantes dans la poussière des routes, ces corps en attente dans les débris de l’hiver et, comme le dit Françoise Séloron dans sa préface, donne à ce recueil sa structure : celle d’un oratorio. Merci à Bernard Montini d’avoir su donner tant d’humanité à ces êtres que l’on tente d’ignorer d’habitude. Et ce, de si belle manière. Après la lecture de ce recueil, ils nous habitent donnant plus de lumière à nos pensées.
Gibert Desmée |
sommaire Poésie Ed. Le bruit des autres 136 pages, 13 € www.lebruit desautres.com |
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