Une jeune criminelle, intelligente et séduisante, débarque dans
un hôpital psychiatrique. Son dernier crime s’est avéré particulièrement
barbare : après avoir assassiné sa mère, elle l’a
consciencieusement préparée et dévorée pour n’en
laisser de trace qu’en elle-même. La voilà maintenant livrée
toute entière à l’inquisition des médecins et c’est
sa vrai/fausse confession qui nous sera livrée entre écœurement
et fascination. Avec un tel sujet, le scabreux paraît un écueil
difficile à éviter et c’est là qu’intervient
le savoir-faire de l’auteur. Conjuguant conte mythologique, thriller
détraqué et odyssée intérieure pleine de suspense
et de fantasmagorie, Helena Noguerra oscille entre le loufoque et l’émotion
pure et parvient à donner vie à son personnage. Le lecteur est
troublé par cette héroïne à la fois perverse et trop
humaine et finit presque complice de ses pulsions délicieusement terribles
et de ses sentiments affreusement touchants et criants de vérité.
Le style est fluide et cru. Le premier livre de l’auteur, L’ennemi
est à l’intérieur, était déjà une
histoire de corps, de bourreau, de femme à l’identité incertaine
livrée au désordre fou de ses pulsions. Il semblerait donc que
l’on soit là devant un univers tout à fait personnel et
original. Un livre étonnant, que l’outrance allège de ce
qu’il pourrait avoir de trop dérangeant.
Dominique Baillon-Lalande
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Sommaire Lectures Editions Denoël 174 pages 14 € |
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