Un jardin à La Marsa
De sa mère, il ne reste à Assia qu’une photo, devant un jasmin, dans un jardin à La Marsa. Son père a quitté très vite la Tunisie après le décès de Liliane pour élever Assia en France avec l’aide d’Adeline la grand-mère maternelle.
En grandissant, Assia voudrait en savoir plus sur ce jardin à La Marsa où souriait sa mère, sur ce pays ensoleillé aux effluves puissants, que son père refuse d’évoquer.
Sa quête d’identité se heurte au silence du père. « Les mentalités de son pays, il les connaît. Assia a un destin à se bâtir avec un homme moderne. Il la voit descendre d’un avion pour en reprendre un autre, voyageant à travers le monde. Elle est vêtue d’un tailleur impeccable, une mallette à la main… » Mais le cœur d’Assia la conduit vers Amine, un étudiant venu d’Algérie, de cette rive de la Méditerranée qui occupe tous ses rêves.
Pour le père, c’est l’effondrement de tous ses efforts. Mais c’est aussi une plongée obligée vers ce passé qu’il évite depuis tant d’années. Il revoit sa mère, qui s’est tuée à la tâche pour payer ses études, il revoit son ami à qui il a cessé de donner des nouvelles depuis si longtemps. Tout revient, tout remonte… Que faire ?
Des personnages attachants, une construction exigeante, une écriture riche en images, en parfums, en saveurs, rendent à la fois fascinante et délicieuse la lecture de ce roman sur les relations passionnées entre les deux rives de la Méditerranée.
Serge Cabrol (Encres Vagabondes N°29)