Shoah Dans une écriture à l’intensité remarquable – de cette intensité que l’on peut sentir devant le gouffre du néant – Jean-Pierre Parra, au fil des poèmes, réintroduit de l’humanité en cet univers inhumain qu’est la Shoah. Cette humanité est désespérée, puisque vouée à la mort. Tout d’abord, on commence à lire en restant à distance pour ne pas trop ressentir la souffrance dite, puis au détour d’une page, on tombe sur :
Et cette litanie nous arrête, nous fait prendre conscience que l’on parle d’êtres uniques et non pas de masse humaine (on retrouve cette litanie sous une autre forme plus loin dans le recueil : les pères / les mères / les époux / les enfants / les vieillards). Alors tout le recueil prend sa dimension, dévoile l’humain en un monde cruel et destructeur des nœuds de vie. Car tout l’art de Jean-Pierre Parra est de dire à « raz d’homme » la souffrance de ces êtres qui, s’ils ne sont pas tués immédiatement, vont charrier des cadavres dans une odeur de mort insoutenable. Merci à Jean-Pierre Parra d’avoir su en une poésie sobre nous traduire toute l’intensité de ce crime :
Un recueil que je vous recommande pour cette réussite de traduire en poésie toute la force de l’être qui, s’il n’est déjà mort, survit.
Gilbert Desmée |
sommaire Poésie Editions Sol'Air 120 pages - 12 € Vous pouvez lire sur notre site un article concernant une autre livre du même auteur : Entré tout entier dans le nom de Sans Domicile Fixe |
||||||||||