Titre énigmatique qui semble nous renvoyer à l’arcane du Soleil dans le tarot. Si nous prenons cette idée, ce titre voudrait dire une mise en lumière de tableaux ou photos, ou de cases mémorielles, de personnages ou de situations du temps présent ou du lointain passé. Ce serait une mise en vie, une offre de chaleur offerte à des évènements, des vies de personnages et même si la mort apparaît, ce n’est que le pendant de la vie. Et le poète fait ressurgir devant nous, comme en une renaissance fugace, des êtres qui ne sont plus que dans la mémoire : cette autre demeure / où tu ne peux pénétrer / qu’avec un corps lui-même devenu / souvenir (Adonis). Voilà ce que semble nous dire Jean-Louis Rambour avec cet énigmatique titre. La préface de Pierre Garnier est très intéressante pour l’éclairage qu’elle offre sur le poème, même si elle ne permet pas de résoudre l’énigme. Mais après tout, cette mise en énigme peut très bien s’entendre, le mot « arcane » signifiant « mystère ». La mémoire est un lieu étrange de métamorphoses où les temps et les espaces fluctuent et où les personnages s’estompent, s’éclairent dans un kaléidoscope. Tout peut se transformer dans l’éclairage d’un regard, d’une pensée…
Cette poésie où chaque poème est écrin de joaillerie pour un essor d’avenir ou de désir arrêté, comme on sait foudroyer la beauté intérieure des êtres dans leur élan vers les autres, cette poésie est resplendissante dans son approche de la mort, par son côté somptuaire comme si la mort
venait jouer de la flûte dans nos vies, cherchant à nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Merci à Jean-Louis Rambour pour ce magnifique recueil où sa poésie magnétise les yeux du lecteur qui ne peut détacher son regard des poèmes. Gilbert Desmée |
sommaire Poésie Editions Corps Puce Liberté sur Parole 102 pages - 10 € Editions Corps Puce 27 rue d’Antibes 80090 Amiens |
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