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Alain SURGET
Une bataille pour un cheval
Sira, une jeune Gauloise de onze ans, intrépide et rebelle, vit à Alésia avec son grand-père Bédorix. Huit ans plus tôt, Sira a vu ses parents tués par des Suèves (un peuple venu de Germanie) commandés par Arioviste. Elle en conserve une souffrance et une colère ineffaçables.
Maintenant, on est en 52 (avant Jésus-Christ), et ce sont les Romains qui menacent la région.
Vercingétorix a réuni de nombreuses tribus pour résister à l’invasion de Jules César.
Pour le moment, les combats se déroulent à Avaricum (Bourges) et le chef gaulois a ordonné que partout les villageois brûlent les champs et les granges pour affamer les armées de César.
Sira est odieuse avec tous les enfants qui le lui rendent bien. « Je me fais plus volontiers des amis parmi les bêtes que parmi les humains. » Sa seule amie est sa vieille jument de labour, Hue dia, qui n’a rien d’un cheval de course mais qu’elle monte tout de même régulièrement pour jouer à la guerre, faute de mieux…
Mais voilà qu’un jour arrive à Alésia un jeune garçon, Elenos, dont le père possède un cheval, un bel étalon gris, nommé Sunarti. Elenos est le fils de Gulbio, l’ambacte du vergobret de Seno-murus. C’est-à-dire un guerrier attaché au service du premier magistrat de Semur-en-Auxois. Tous les termes historiques sont expliqués en bas de page et les cuculles, les chinses ou les torques n’ont plus de secret quand on referme le livre.
Sira sympathise avec Elenos mais plus encore avec l’étalon qu’elle rebaptise Argos et qu’elle monte en cachette pour une balade qui tourne à la catastrophe, le cheval ayant un caractère aussi fantasque que celui de la jeune Gauloise.
Faute de voir trente-six chandelles à la suite d’une chute, elle fait la connaissance des filles de la Morrigan, des harpies impitoyables qui, d’après la légende, lavent leur linge au bord de la rivière : Les lavandières sont des revenants, des esprits de femmes qui, de leur vivant, ont par avarice gâté le linge des pauvres en remplaçant le savon par des pierres. Condamnées à travailler pour l'éternité, elles se vengent en attirant les passants, les implorant de les aider à tordre leur linge souillé de sang. L'imprudent qui se laisse attendrir et s'agenouille près d'elles est immédiatement roué de coups.
Sira a refusé de les aider et cela la conforte dans ses attitudes belliqueuses : « C'est une chance que je me sois montrée désagréable envers elles, pense la fillette. Si j'avais été serviable, elles m'auraient brisé le cou. J'ai tout intérêt à rester méchante. Cela tiendra éloignés de moi les mauvais esprits, les fanfarons, les jaloux et les jacasseurs en tout genre. »
En juillet 52, Vercingétorix investit Alésia avec quatre-vingts mille hommes et la vie devient difficile. On manque de nourriture, il faut manger tout ce qui bouge, et Sira a bien du mal à empêcher que sa vieille jument ne termine sa vie en steak.
Finalement, tous les inutiles, femmes, enfants et vieillards, sont expulsés de la ville pour ne conserver à l’intérieur des murs que les hommes en âge de se battre.
Mais Sira et Elenos se voient confier par Vercingétorix une mission capitale : aller au devant de l’armée de secours constituée par toutes les tribus gauloises pour sauver Alésia et vaincre César.
Elenos capturé, Sira se retrouve seule avec sa jument et le bel étalon mais aucun des deux ne veut obéir et dans ces conditions la mission se révèle plus difficile que prévue…
Roman historique et d’aventure, roman de la passion d’une fillette pour les chevaux, voilà une lecture vivifiante pour les jeunes lecteurs, pleine d’humour et de frayeur, avec une héroïne courageuse mais au caractère ombrageux. Un livre dont les chapitres défilent au triple galop !
Serge Cabrol
(12/06/08)
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Jeunesse
Castor Poche Flammarion
Passion Cheval
234 pages - 5,70 €
à partir de 11 ans
Alain Surget,
est né à Metz en 1948. Professeur d’histoire géographie, passionné par l’écriture, il a publié de nombreux romans pour la jeunesse, dont plusieurs séries ont pour cadre l’Egypte ancienne.
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