L'École des Pages reçoit en formation les enfants des nobles du royaume et Jean, fils du marquis de Courçon, s'entend assez bien avec tout le monde sauf avec François qui ne rate pas une occasion d'affirmer sa supériorité en tant que fils du duc de Champin-Bellecourt.
Quand s'ouvre le premier chapitre, les deux adolescents fixent les règles d'un duel dont l'arme serait l'intelligence, le gagnant étant celui qui résout une énigme et rapporte un trésor.

Au signal, les deux ennemis filent en courant à la recherche du premier indice dans le château endormi car il y a bien longtemps que la nuit est tombée. Chacun parvient à trouver le manuscrit contenant l'énigme mais François réussit sournoisement à faire repérer Jean par deux gardes qui assuraient une ronde dans les couloirs. Jean est obligé de se sauver pour leur échapper et de se cacher derrière une statue. Quand le danger est passé et qu'il s'apprête à quitter sa cachette, il entend des pas qui se rapprochent et intercepte une étrange conversation :
"- Il faut s'y résigner, sa fin est pour ainsi dire actée, affirmait le premier, sur un ton cassant de nervosité.
- À la poudre de succession ?
Le bourgeois gronda :
- Tais-toi donc, idiot ! Si on t'entendait. Prends cette bourse, pour Jacques Gagnant, rue Sainte-Famille.
- J'irai demain à la première heure.
- Non, ce soir.
- Mais…
- Débrouille-toi. Je dois pouvoir en disposer à tout moment… Ne t'attarde pas en chemin !"

Voilà qui est sérieux. Quand les deux hommes disparaissent, Jean reste stupéfait.
"Ce qu'il avait entendu suffisait à le faire frémir d'horreur. L'expression poudre de succession, une décoction mortelle à base d'arsenic, était née lors d'une sombre histoire criminelle : l'Affaire des Poisons. Elle avait impliqué, une vingtaine d'années plus tôt, jusqu'à l'entourage proche de Louis XIV."

Un empoisonnement se prépare donc à nouveau dans le château. Mais qui veut tuer qui ? Et pourquoi ? Jean se trouve face à une énigme bien plus redoutable (et passionnante) que celle du duel qui l'oppose à François. La première chose à faire est évidemment d'en parler à Prunelle qui n'hésite pas une seconde à se lancer avec son cher marquis sur la trace des empoisonneurs, une piste qui commence par Le Cygne de la Croix, la boutique de l'apothicaire Jacques Gagnant…

Bien sûr, l'enquête n'est pas sans danger. Jean connaîtra les crocs d'un chien et récoltera quelques bosses sur la tête mais, pour lui, le service du roi justifie amplement de prendre tous les risques.
Parmi les désagréments occasionnés par sa mission secrète, il y aussi les punitions que lui valent ses retards, ses absences et sa fatigue pendant les cours ou les séances d'équitation et Jean se retrouve parfois obligé de nettoyer les écuries. Mais il sait habilement se sortir des situations les plus fâcheuses et quelques pièces glissées à des commis palefreniers permettent d'échapper aux corvées pour se concentrer sur cette nouvelle affaire de poison.

Quelques rappels historiques et une immersion dans le XVIIe siècle ajoutent un intérêt supplémentaire au plaisir de suivre les aventures de l'intrépide adolescent, raison de plus pour lancer nos jeunes lecteurs sur les traces de Jean de Courçon. On ne doit jamais perdre une occasion de s'instruire… surtout en s'amusant !