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Sara ZARR
Une fille comme ça
Une jeune fille de 13 ans, Deanna Lambert, a été surprise avec Tommy Webber, par son père, à l’arrière d’une voiture. Depuis, elle est considérée comme la "salope" du lycée, car Tommy a détourné la version des faits, ce qui a beaucoup perturbé ses relations avec son père.
On dit toujours que la vérité est préférable au mensonge. Deanna se bat depuis quatre ans pour tenter de rétablir la vérité sur ce qui s’est réellement passé à l’arrière de la Buick de Tommy Webber.
Le livre tourne autour de la problématique de la rumeur avec tout le mal qu’elle peut engendrer. Une fois la rumeur lancée, il est difficile de faire changer l’avis des gens. Les rumeurs négatives se poursuivent pendant très longtemps. Il est très difficile de revenir sur ce qui a été colporté.
La rumeur est vraiment « jouissive » pour certaines personnes à un tel point que même le colporteur ne pourrait revenir sur ce qu’il a raconté et essayer de faire changer la mentalité des gens. Plus la rumeur est violente, diffamatoire et personnelle, plus elle est difficile à combattre et il y a aura toujours cette étiquette collée sur le front de la victime de la rumeur.
On parle de la rumeur sous des points de vue différents mais le final est toujours le même. La victime, quelle que soit la façon dont la rumeur a été racontée, est toujours destructrice et considérée de la même façon.
Parfois, voilà ce qui m’arrivait :
Je commençais à revivre tout et je ne pouvais pas m’empêcher de penser et si. Et si je n’avais pas rencontré Tommy, et si j’avais été assez dégourdie pour lui dire de me laisser tranquille, et si mon père ne nous avait pas suivis à Montara ce soir-là ? Ou, s’il l’avait fait, s’il avait été le genre de père à me prendre dans ses bras, à me caresser les cheveux et à me demander « ça va » ?
Je me mettais à penser et si tout ça et je pouvais rester des heures sans bouger, à ressasser encore et encore jusqu’à sentir montrer les larmes, et là, je m’obligeais à arrêter.
Je déteste pleurer. Une des dernière fois que j’ai pleuré, ce fut quand Tommy et moi, on coucha ensemble pour la première fois, des mois avant le soir où mon père nous tomba dessus. Ça faisait si mal et Tommy était défoncé et ne se rendait même pas compte que j’essayais de le ralentir et il y avait à la radio cette pub débile pour une pilule de régime. Je sentais les larmes couler sur le côté de ma figure et goutter un peu dans mes oreilles. Le pire fut quand Tommy s’aperçut que je pleurais et se fit tout gentil : « Hé, Didi, pleure pas, ce sera mieux plus tard, tu es si jolie… Allez, Didi, allez. » C’était comme s’il avait prise sur moi, comme s’il avait vu au fond de moi alors qu’il n’y avait pas sa place.
L’écriture est fluide et le rythme est rapide. La mise en page, très aérée, renforce l’intérêt du récit.
C’est un livre tout aussi intéressant pour des adolescents que pour des adultes. La personnalité de Deanna est telle que la majorité des adolescents peuvent s’identifier à elle.
Cécile Garnier
(16/04/09)
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Jeunesse
Editions Thierry Magnier
Collection
Romans adolescents
218 pages - 10,50 €
Traduit de l'anglais
(Etats-Unis)
par
Valérie Dayre
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