Ce roman aborde avec beaucoup de finesse la douloureuse question du harcèlement scolaire. Basile est le narrateur de l’histoire et la victime des harceleurs. À travers son récit, et surtout ses ressentis, on se met très facilement à sa place, on souffre avec lui, on partage sa colère et on comprend son impuissance.

« J’aurais bien aimé rembarrer Lucas, mais, à l’intérieur de moi, d’un seul coup, c’est comme si tout s’était figé. Mon cerveau était vide, mes muscles, tout mous, ma langue pâteuse ; une énorme limace, inerte, allongée dans ma bouche. Alors Lucas a croisé les bras, a continué de me dévisager et, dans ses yeux, en plus du dégoût, j’ai lu une drôle de joie. »

L’histoire est simple. Un nouvel élève, Lucas, décide de se moquer de Basile après avoir vu la cicatrice qui lui barre le torse. Il le surnomme Basilator et le traite de robot rafistolé. Mais le plus cruel est que tous les amis de Basile se détournent de lui pour devenir copains avec Lucas. Le voilà isolé, plus personne avec qui jouer à la récréation, personne ne le protège des méchancetés de Lucas.

Quand il se confie à sa mère, elle lui conseille de l’ignorer, mais cela ne décourage pas Lucas et sa bande. Son père lui conseille de se défendre, Basile récolte un avertissement pour violence.  Quand ses parents rencontrent l’institutrice, elle promet son aide et sa protection mais on le traite ensuite de balance, de rapporteur, de mouchard. Toutes les initiatives des adultes ont été désastreuses.

Heureusement, Basile a une grande sœur pleine de ressources et d’imagination et Basile va retrouver assez de confiance en lui pour régler définitivement le problème. C’est un roman optimiste mais sans concession, d’une grande justesse.

Nadine Dutier 
(28/08/24)