La narratrice de ce roman historique est Dolly Van Dongen, l’amie et la confidente de cette aviatrice au destin hors norme, Hélène Boucher, alias Léno pour les intimes.

L’histoire se situe entre 1918 et 1934. Une période héroïque pour l’aviation mais un domaine réservé aux hommes. Quand Léno comprend qu’elle ne trouvera pas le bonheur ailleurs qu’en pilotant un avion, elle doit prouver qu’elle est aussi capable de voler qu’un homme, qu’elle peut garder son sang-froid dans toutes les situations, qu’elle ne craint pas le danger. Car à cette époque les accidents sont fréquents, surtout en voltige aérienne. Mais pour se faire remarquer et obtenir des financements elle doit prendre des risques. Elle doit aussi rassurer sa famille et les convaincre de respecter ses choix, alors qu’eux ne songent qu’à la marier avec un bon parti. Hélène Boucher fut une militante féministe, elle s’est battue pour obtenir le droit de vote des femmes, pour exercer le métier qui lui convenait. En tant que pionnière de l’aviation, elle a prouvé que les femmes pouvaient exercer des « métiers d’homme ».

 Ce sont tous ces combats, ses espoirs et ses déceptions, ses amitiés et ses deuils quand un ami pilote était victime d’un accident mortel que Dolly, l’amie fidèle raconte dans ce roman. C’est aussi l’histoire d’une amitié extraordinaire. Dolly communique aux lecteurs ses craintes, ses angoisses mais aussi ses joies, sa fierté quand Léno réussit ses voltiges. Ainsi le jour où Léno passe son brevet de pilote, Dolly assiste à l’épreuve.

« J’avais le trac pour toi. Entre-temps, ton Moth avait été emmené sur le terrain et quand je t’ai vu marcher calmement vers lui, je t’ai trouvé une allure folle dans ta combinaison blanche éclatante sous le soleil. Liaudet t’a accompagnée jusqu’à l’avion. Il t’a dit quelques mots pendant que tu enfilais ton serre-tête, certainement les dernières recommandations […] – Là, elle effectue une série de cinq « chiffres huit » à moins de deux cents mètres du sol… c’est excellent ! Maintenant, une montée puis une descente de six cents mètres à moteur réduit… voilà, très bien, elle s’en sort parfaitement !… »

Nadine Dutier 
(09/09/24)