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Ce passé Restons objective. Vingt-cinq ans après ses études, le narrateur (Dominique Perrut) se penche sur le journal qu’il tenait dans la chambre 812 de la résidence universitaire, non loin de la place Denfert Rochereau, où il travaillait sur une thèse de doctorat en économie. Sur les pages de cet album photo tenu par une autre (Louise Narbo), sont scotchés des extraits de ce journal tenu à cette époque et sur d’autres sont imprimés les commentaires d’aujourd’hui forcément tendres pour le jeune homme décidé, triste et solitaire de sa jeunesse, que l’on imagine comme le portrait de couverture, et sévères aussi pour certains épanchements qui frôlent la mièvrerie. La base du journal intime. Où l’on ne sait rien de ce que va être sa vie. Où tout est ouvert mais semble inaccessible. Où de grandes espérances côtoient de profonds désespoirs. Où La météo, les nuages, le ciel prend une grande place parce que, quand on étudie, il n’y a, comme distraction, derrière la fenêtre, que le ciel. Où l’on se plaint de la pluie, du froid, des dimanches tristes, de la solitude, où l’on rage, dégoise, gamberge, explose. Où l’on veut partir, où l’on va partir : Bref, la route pour de bon. Les photos de Louise Narbo n’illustrent pas mais accompagnent, font écho en noir et blanc : fenêtres, cieux, fumées, silhouettes, solitude des passants, des rues, des routes, des immeubles, enfermement, intimité, cheveux, mains, chaussures, ombres, profils, reflets qui insistent sur la fugacité, l’éclipse, le départ, le temps qui passe et permet au lecteur de se perdre lui aussi sur ses chemins oubliés, entrevus, perdus, retrouvés.
Sylvie Lansade (06/11/24) |
Sommaire Lectures Arnaud Bizalion (Août 2024) 128 pages - 33 € avec 74 photos N&B Texte Dominique Perrut Photos Louise Narbo |
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