« Station Miromesnil, Paris 8e, 5 décembre 2017
– Il a été poussé ?
– Peut-être, nous n’avons pas encore visionné la vidéosurveillance.
[…]
Boulevard de la chapelle, Paris 18e, 6 décembre 2017
Le cadavre d’une femme était étendu sous le pont Saint-Ange qui supportait le viaduc aérien de la ligne 2 du métro.
[…]
Saint-Ouen, Seine-Saint-Denis, le même jour
– Je l’ai retrouvé là, en bas des marches. J’ai d’abord vu le sang déborder sur le pas de la porte… »

Ainsi, cinq fois des personnes sont mortes, toutes atteintes d’un cancer, toutes consultant un marabout, Moussa Sylla, qui ne va pas tarder à être arrêté.
C’est là qu’intervient Béatrice Cooper, avocate au barreau de Paris, tout comme l’auteure, pour prendre la défense de Moussa.
Commence alors l’enquête policière dirigée par Sandro Villola et celle menée par Béatrice, son cabinet Fosso et Cie.
Aux États-Unis, le laboratoire Merculix est un peu dans la tourmente avec un médicament, le Vacanix, qui est nocif et va coûter beaucoup d’argent pour dédommager les victimes de celui-ci. Les "charognards", les actionnaires, sont mécontents, mais il y a l’espérance d’un nouvel anticancéreux, le Linosa, qui va bientôt être sur le marché. Le directeur de Merculix-France est Patrick Cooper, le mari de Béatrice… Ce dernier a une maîtresse, une blonde, Nathalie Gérard.

Nous avons là une partie enquête policière, qui va jusqu’à l’incarcération, qui suit à la lettre les procédures avec les forces et les faiblesses des uns et des autres (police, juges, avocats). Et ça fait du bien de suivre une histoire conforme au droit français, les pas des uns et des autres, qui ressemble à une course d’obstacles. Nathalie est incarcérée. « Comment avait-il pu remonter jusqu’à elle ? Disposait-il de plus d’éléments ? Elle aborda sa situation comme une partie de poker, jeu dans lequel elle en avait usé plus d’un. […] Elle appréciait cette idée qu’au poker ce qui compte, ce n’est pas le jeu que tu as en main, mais le jeu que ton adversaire se figure que tu as. »

Ensuite nous avons une seconde partie, carcérale, où Béatrice, elle aussi en prison, fait appel à un autre avocat, Serge Connare, clin d’œil de l’auteure, pour se défendre.

Avec Merculix nous avons la course au profit par les avides actionnaires, plutôt qu’une recherche médicale. Merculix qui détient le pouvoir de l’argent et a de vilaines petites mains partout, police et administration pénitentiaire, Merculix représente un vrai méchant capable de toutes les malversations. Nous prenons plaisir à faire une incursion dans la diaspora africaine, Moussa n’est pas un marabout mais un guérisseur, à suivre les passions amoureuses et les déceptions, à plonger dans des enquêtes intéressantes. Bref, nous prenons un grand plaisir à ce roman qui est une bonne Série Noire, une réussite pour un premier roman.

Michel Lansade 
(10/07/24)