Au pays des gastéropodes, le Chevalier de Ventre-à-Terre est en émoi. Son homologue le Chevalier de Corne-Molle s’est invité sur son territoire pour lui dérober des fraises.
Afin de rétablir l’ordre et maîtriser la situation, le Chevalier de Ventre-à-Terre se lève, ce matin-là, avec la ferme intention de mener une guerre sanglante et rapide qui terrassera son ennemi.
Mais la chose n’est pas si simple. Lorsqu’on naît gastéropode, tout est plus lent. On a beau se dépêcher, le temps vous file entre les cornes. Et, si l’on n’y prend garde, du petit déjeuner à la toilette, en passant par un peu d’exercice physique, la journée est déjà bien entamée.
Cette fois, c’est bon.
Il y va. Il n’est plus là.
Juste un dernier baiser à son épouse… et puis un autre dernier…
Le Chevalier de Ventre-à-Terre risque d’arriver fort tard sur le champ de bataille.
L’histoire est adorable et drôle. On y partage les occupations d’un escargot hyperactif, débordé et plein d’entrain.
Les illustrations, aux couleurs magnifiques, sont irrésistibles. Elles fourmillent de finesses, de détails et de références que les grands vont adorer.
Le texte, fin et truculent, est un vrai bonheur.
Voici un bel album pour évoquer le temps qui passe et la manière dont on le gère, les choix que nous sommes parfois amenés à faire, les priorités qui organisent notre journée.
Un album dans lequel on s’aperçoit que remettre au lendemain ce que l’on aurait pu faire le jour-même n’est pas forcément une mauvaise chose. Et surtout, qu’un bisou, quelles que soient les urgences et si baveux soit-il, est toujours bon à prendre.
Un livre pour prendre son temps, lire à son rythme et recommencer.
Jubilatoire !
Cécile De Ram
(25/06/15)