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De la mycologie considérée comme un des beaux arts Nikonor Pierre de la Charlanne a cent ans, il vit seul dans son château limousin. Il attend qu’on vienne l’assassiner. Que sa sœur jumelle, Anastasie, à laquelle il voue une haine exemplaire depuis toujours, envoie quelqu’un pour le tuer. De mort et d’assassinat, il est beaucoup question dans ce roman étrangement suranné, qui ne s’inscrit dans aucune des lignes du temps littéraire contemporain. Les mémoires que le vieil hobereau de province rédige sur un cahier à couverture rose relatent, sur le mode de l’implicite, sa vie de serial killer. Nikonor a passé, avec sa sœur, une enfance solitaire et retirée. Le château de la Charlanne est sis au fin fond de la Corrèze, isolé de tout et de tous. La mère était une Anglaise quelque peu évaporée et le père passionné par l’étude des champignons : « Des années de recherche l’avaient convaincu que la région produisait au moins trois espèces de champignons non répertoriées par la mycologie. » Des précepteurs viennent instruire les deux enfants, et parfois disparaissent. Nikonor suit les traces de son père de façon quelque peu détournée. Il s’intéresse lui aussi aux champignons, mais de manière presque exclusive aux cèpes et aux amanites. Aux cèpes pour leur beauté formelle, aux amanites pour d’autres raisons qu’esthétiques… Il avoue : « J’ai, pour ma part, toujours abordé la mycologie dans une perspective résolument pluridisciplinaire. » Son monde idéal est sylvestre, son paradis est un sous-bois : « Sans donner dans un panthéisme cosmique grandiloquent, disons simplement que j’ai toujours préféré la compagnie des forêts et des champignons à celle de mes semblables. » D’ailleurs, les champignons, il ne les consomme pas, il leur est pour ainsi dire très attaché. En revanche, lorsqu’il s’agit des hommes et des femmes… Christine Bini (12/11/15) Lire d'autres articles de Christine Bini sur http://christinebini.blogspot.fr/ |
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