Quelle pouvait bien être la vie des geishas dans les années 20 du Japon ? D’où venaient-elles ?  Quelle était leur formation ? Qui étaient ces femmes très respectées porteuses d’ancestrales traditions ?

Ayami nous livre ici son journal intime. Elle y détaille sa vie, ses enseignements ses rencontres, sa maison, son quotidien.
On découvre un milieu très codifié, d’une grande érudition, d’une immense délicatesse et impitoyable à la fois. Une geisha doit tout savoir faire : une composition florale, chanter, danser, préparer le thé, réciter des poèmes ou encore s’agenouiller gracieusement.
Elle se doit d’être belle, discrète, impeccable. C’est une véritable œuvre d’art vivante.

Des costumes aux coutumes en passant par les arts, le récit est riche et précis.
Enfin, ma grande sœur noua mon obi, prenant soin de mesurer les deux pans que je devais garder bien tombants dans le dos, comme les ailes d’un jeune oiseau.
– Cette obi me coupe la respiration, bredouillai-je tandis qu’elle serrait la soie sur mon ventre.
– Tu n’as qu’à respirer par petites goulées !

Loin des clichés et des idées reçues occidentales, ce livre raconte avec rythme et minutie l’histoire émouvante d’une jeune apprentie geisha, ses joies, ses progrès, ses difficultés, ses épreuves.

En fin d’ouvrage, les notes d’une historienne, Danielle Elisseeff, permettent au lecteur d’en savoir plus sur l’histoire des femmes japonaises.
Les pages, découpées sur tranche avec un effet coupe papier, donne au livre un aspect ancien.

Voici un roman historique plein de couleurs, de courage et de persévérance.

Cécile De Ram 
(17/10/14)