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Dominique DUSSIDOUR
Les hommes peuvent s’y montrer violents, des ogres comme dans le conte qui ouvre le recueil et lui donne son titre, une variation autour du Petit Poucet où la plus jeune des filles va donner un sens bien différent à l’histoire de Perrault, ou comme dans cette nouvelle où Cronos dévorant ses enfants, Rhéa doit fuir pour protéger sa fille. Mais la violence est aussi contemporaine et une femme battue devra peut-être son salut à un inconnu, poussant la porte du bistrot où elle s’est réfugiée. La violence, c’est aussi la guerre quand des enfants doivent se réfugier dans un tunnel pour échapper aux bombardements, ce sont les attentats qui marquent les esprits et font circuler des militaires armés dans les rues de Paris en plus des policiers et des vigiles, c’est l’exil qui poussent des familles à quitter leur pays comme ces jeunes filles venues d’Aden sur les traces de Rimbaud et rêvent d’un accueil chaleureux à Charleville-Mézières. Certaines nouvelles nous font voyager. À Saint-Malo à la recherche d’une librairie, une quête qui nous mènera aussi en Norvège sur les traces d’une reine viking enterrée dans son drakkar au milieu des forêts. À Venise pour le voyage de noce à trois d’une jeune fille qui épouse l’amant de son frère pour protéger le secret de leur homosexualité. Dans une oasis où une jeune femme, partagée entre son mari et un ami de son père qui se disputent l’héritage, rêve de partir en tournée à travers l’Égypte avec une chanteuse. « Chaque soir elle entendrait la voix de son amie déchaîner l’enthousiasme du public... elles séjourneraient à Alexandrie, au Caire, elles visiteraient les pyramides, remonteraient le Nil en felouque jusqu’au temple d’Assouan, fumeraient la chicha sous les flamboyants en fleur... » L’amour, la folie, la mort... Les thèmes les plus graves accompagnent ces courtes nouvelles et donnent au recueil une unité, comme une fragrance aux multiples composants, un parfum de douceur, de nostalgie, de tendresse, de fraîcheur, avec des notes plus lourdes qui rappellent que les enfants ne sont pas à l’abri des conséquences de la guerre et de la violence. Des textes qui peuvent être lus et relus avec toujours autant de plaisir. Serge Cabrol (01/08/16) |
Sommaire Lectures La Table Ronde (Avril 2016) 176 pages - 15 €
Bio-bibliographie sur La Table Ronde |
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