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Maïa BRAMI


Les princes charmants n'existent pas



Nora n'est pas, pense-t-elle, le genre de fille sur laquelle on se retourne. Il faut dire qu'elle ne fait rien pour. Elle se trouve trop maigre et ne s'aime pas. Alors, elle cache son corps filiforme dans de grands pulls informes dans lesquels elle disparaît complètement. Tout le contraire de Julie, sa meilleure amie, aux formes plus généreuses, coquette mais agacée par les regards portés sur ses rondeurs.
Nora déplore l'importance des apparences et espère que la vie ne se résout pas à un physique.

Un soir, en rentrant du collège, elle découvre une lettre qui s'est fichée dans une jardinière du balcon de sa chambre. Une lettre de rupture adressée à Rodrigues, un voisin comme l'indique l'adresse mentionnée sur l'enveloppe. Ouverte, la lettre a déjà été lue. Nora, après en avoir pris connaissance, décide de la rendre à son destinataire d'origine, non sans y avoir glissé un commentaire.
Contre toute attente, elle reçoit une réponse.
Et c'est la naissance d'une relation épistolaire entre les deux voisins.
De lettres en lettres, les deux adolescents se confient, se dévoilent, se chicanent, apprennent à se connaître, deviennent intimes sans jamais se rencontrer : Rodrigues, le lycéen virtuose au piano et Nora la collégienne complexée douée pour l'écriture.

Nora donne le ton, elle impose le vouvoiement et ne veut pas rencontrer Rodrigues :
Et puis, en nous rencontrant, nous serions alors devenus des adolescents, des voisins à qui il est arrivé une jolie histoire. Nous serions devenus nous-mêmes, affreusement banals. Vous ne pensez pas ? Nous aurions perdu le rêve, le mystère, l'intensité… Cette vie que je sens affleurer en moi quand je vous écris.

Nora se trouve en effet au seuil de sa vie d'adulte, dans cette fragilité si caractéristique des adolescents prisonniers d'un corps qui leur échappe, désireux d'avancer et encore tellement vulnérables. Elle se cherche, se craint, redoute le regard de ses pairs et celui de Rodrigues en particulier.

Julie, de son côté, a déjà un petit ami. Sa vie n'en est pas moins agitée.
La rencontre de Julie avec Maxime, le frère de Rodrigues, va précipiter celle de Nora avec Rodrigues lui-même.
La réalité correspond-elle au rêve ? Comment Nora va-t-elle gérer cette épreuve? Epreuve qui, en plus, se trouve mêlée à d'autres histoires dont Julie fait l'objet.
D'intrigues en tourments, de pleurs en éclats de rire, de chagrins en consolations, les deux amies cheminent vers l'amour et son flot d'émotions.

L'auteur, comme son personnage principal, s'amuse avec les mots, mêlant les registres de langue, toujours avec humour, impertinence et finesse.
L'histoire aborde les préoccupations des adolescents, les liens qui les unissent, les mutations profondes auxquelles ils doivent faire face, leurs désirs, leur soif de grandir, leurs relations avec leurs parents et le monde des adultes. Ces adolescents, au caractère parfois entier, qui se réconcilient aussi rapidement qu'ils se sont déchirés.
L'originalité du livre tient dans cet échange singulier de lettres entre Nora et Rodrigues, qui nous permet de découvrir ici deux jeunes gens attachants, intelligents et sensibles.

Voici un roman dans lequel l'amour et l'amitié permettent à chacun de grandir.
Un livre dédié aux adolescents.

Cécile De Ram 
(14/04/14)    



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Jeunesse







Nathan

296 pages - 14,90 €

à partir de 12 ans









Maïa Brami,
née en 1976, journaliste, photographe, romancière, nouvelliste, poète, pour la jeunesse et pour les adultes, a déjà publié une vingtaine de livres.



Bio-bibliographie sur
le site de l'auteur :
www.maiabrami.fr