Ludivine, appelée Ludi, n’aime pas les bébés. Quand son frère l’énerve, elle le fait rire « en lui changeant les piles » comme les poupées avec lesquelles il adore jouer et surtout leur chanter des chansons ce qui inquiète beaucoup leurs parents.

Ludi donne ses cadeaux de fille à Colas et lui, donne ses cadeaux de garçon à sa sœur car Ludi aime bien jouer avec des camions… Elle est une petite fille atypique qui ne correspond pas à ce qu’attendaient ses parents : « Je suis pas un garçon manqué, je suis une fille réussie. » Elle les déçoit car elle n’est pas assez fille : « J’aime pas les poupées ! J’aime pas ces bébés en plastique qu’on me refile parce que je suis une fille. Elles n’ont qu’un seul intérêt : le silence. » Les parents s’inquiètent aussi car Colas n’est pas assez garçon. Ludi, elle, a un grand désir : Moi, je dirai « youpi » quand ça sera fini ; quand je serai grande, enfin.
Être un enfant, j'aime pas non plus. C’est trop long, c'est trop lent. Si je trouvais la baguette magique pour grandir d’un coup, être vieille d'un coup, avoir trente ans, une maison à moi, et faire ce que je veux quand je veux, je l'utiliserais tout de suite, la baguette magique.

Le rire est très important au fil du livre. Le frère et la sœur rient ensemble, les parents rient avec leurs enfants. On retrouve aussi l’humour et la causticité d’Isabelle Minière. Ce roman jeunesse questionne sur la façon dont chacun trouve sa voie et recherche l’essentiel.

Il y a beaucoup de tendresse, d’inventivité, de dynamisme joyeux dans l’écriture de ce roman où les titres sont aussi emplis de malice : La chute du prince charmant et le garçon-gant, Les betteraves, c’est pas obligatoire !, La mitraillette à questions...

Un livre qui permettra de bien discuter avec les enfants.

Brigitte Aubonnet 
(08/04/15)