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La République du Congo (Congo-Brazzaville) a connu une histoire troublée et l’auteur situe ce roman dans la période particulièrement agitée des années 90 sur fond de guerre civile et d’affrontement entre les milices de chaque parti, les Cobras, les Ninjas et les Cocoyes. A la fin du livre, un « Précis sur le Congo dans les années 90 » donne toutes les explications nécessaires. En 1994, le narrateur, Nicolas, habite Gamboma, une ville plutôt paisible. Il a 14 ans, mène sérieusement ses études et rend service à sa mère autant qu’il le peut, surtout depuis que son père est mort. Il a un frère aîné mais pas de sœur et doit donc assumer de nombreuses tâches comme, par exemple, vendre les ignames au marché où il retrouve ses amis, en dehors des heures de cours, et leur existence se déroule très agréablement. Il arrive à Gamboma avec la violence qui lui est devenue si naturelle et son attitude va vite fasciner le gentil Nicolas… Dès son arrivée, Sous-off se conduit comme un voyou. Mais il est aussi capable d’affection et, ravi de déceler de l’admiration dans le regard de Nicolas, choisit de le prendre sous sa protection. C’est ainsi qu’il le présente à ses amis : Voici Nicolas, mon petit de confiance. Je sors de chez eux. Sa maman m'a offert des ignames. Désormais, ils sont ma famille à Gamboma. Compte tenu des exactions de Sous-off, de son langage (il ne parle pas le lingala) et de son appartenance ethnique, cette amitié n’est pas vue d’un bon œil par tout le monde. La langue utilisée par Marius Nguié est très imagée, parsemée de termes locaux (une bordèle, un abacost, bouchard...) ou de formules en gangoulou ou en lingala (fort heureusement traduites) et ne rechigne pas à employer l’imparfait du subjonctif : Benjamin voulut que nous devinssions ses petits de confiance… Comment évolue et se termine cette étrange relation, je vous le laisse découvrir au fil de ce court roman (chaleureusement soutenu par Alain Mabanckou) qui doit beaucoup aux souvenirs de l’auteur et à son désir de rendre compte du Congo de son adolescence. J'ai écrit ce livre en hommage à toutes les mères de Gamboma. […] Je l'ai écrit, parce que je suis à la quête du sens, parce que je voulais comprendre mon Gamboma post-communiste. Serge Cabrol (12/08/14) |
Sommaire Lectures Alma (Avril 2014) 90 pages, 12 €
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