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Du haut de sa chaire, Jean Boucher, tenant de la « Ligue » ou « Sainte Union » (nom donné alors au parti religieux qui s'est donné pour but la défense de la religion catholique contre le protestantisme) apostrophe, exalte les fidèles, n'hésitant pas à les terrifier pour mieux les manipuler. Docteur en Sorbonne et curé de Saint-Benoît à la tête du Conseil des Seize (les seize quarteniers dirigeant les seize quartiers de Paris), il attise par ses sermons la fureur du peuple. Ainsi, par une phrase comme « il est permis à chacun de tuer l'hérétique ou son allié », à mots couverts, il se positionne contre la monarchie, exhortant les croyants au meurtre de l' « Ennemi » (Henri III) pour atteindre la béatitude des martyrs. Aux côtés du curé de Saint-Benoît se trouve Pierre Tison, un jeune capucin à son service : son plus fidèle disciple, secrétaire, confident, porte-drapeau et porte-glaive des Seize, même pas théologien mais presque dix-septième par sa proximité, qui nous raconte ici leur aventure vue de l'intérieur. En s'attachant au destin exceptionnel de ces « singes de Dieu », en nous immergeant dans les arcanes monarchiques des luttes menées par Henri III, Henri de Navarre et les Guise, c'est tout une époque de notre histoire qui nous est là racontée. Une charge nourrie contre l'intégrisme religieux quel qu'il soit, son rapport au pouvoir et à la politique, qui replace le débat là où il doit raisonnablement se positionner, dans la logique de la liberté d'opinion, de la liberté de croyance et de culte, de la séparation du religieux et de l’État, hors toute violence et dans le respect de chacun. Dominique Baillon-Lalande (15/02/16) |
Sommaire Lectures Cherche Midi (Janvier 2016) 168 pages - 15,80 €
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