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Antoine, un ami de Théo en est revenu dans le coma. Pourquoi ? On le saura plus tard. Les versions « officielles » n’autorisent pas la vérité. Théo, lui, ne veut pas partir en Algérie. Il essaie de se faire réformer, mais sans succès… En veillant Antoine dans la chambre de l’hôpital militaire, il rencontre deux femmes. L’une est une jeune fille habillée en garçon, Mila. Elle aide son père à monter des grues sur les chantiers. C’est par la fenêtre que Théo l’a aperçue, grimpant comme un singe et virevoltant dans les airs pour décoincer un câble. Un elfe, un feu follet. La deuxième femme, c’est Marianne, la mère d’Antoine. Veuve d’un militaire. Dévastée par l’état végétatif de son fils. Perdue, noyée, suffoquée par la douleur et l’incompréhension. Auprès de Théo, elle veut redonner vie à son corps, sublimer sa souffrance par un don d’amour. Mais Théo, est indocile. Là aussi. Incontrôlable, toujours en colère. Elle l’installe dans un cabanon, près d’une calanque de La Ciotat. Ils y vivent des moments d’abandon, de rage, d’amour. Mais on ne garde pas un poulain fougueux dans une cabane ouverte. Il va, il vient. Et un jour, il s’enfuit. Il sait qu’il est recherché par les gendarmes et la police militaire. Les objecteurs de conscience ne sont pas encore reconnus officiellement, il faudra attendre décembre 1963 pour que leur statut soit adopté par l’Assemblée Nationale. Pour le moment, Théo est un insoumis, un déserteur. Des amis de son père vont tout de même lui proposer de quitter le pays mais les filières des objecteurs de conscience croisent celles du FLN et sa curiosité, son indocilité, vont encore l’entraîner hors des sentiers prévus. Ce n’est pas un roman d’aventures (malgré toutes celles que vit Théo), ce n’est pas un roman historique (malgré tout ce qu’on apprend sur la France en 1961), c’est surtout un roman intimiste, initiatique, allant chercher au plus près les sensations, le ressenti, les émotions, les désirs, les rêves, les colères, de Théo, Marianne et Mila, trois personnages dont les destins s’entrecroisent en cette période troublée dont nul n’est capable alors de prédire combien de temps elle va durer. « Pouvais-je imaginer ce qui allait advenir les années suivantes, la clandestinité, les confrontations incessantes, les attentats, les empoignades, cette radicalité délétère qui t'emmènerait peu à peu vers le terrorisme et la folie et moi, impitoyablement aussi, vers l'écriture et la fiction ? » Serge Cabrol (07/09/17) |
Sommaire Lectures Mercure de France (Août 2017) 272 pages - 19,80 €
Bio-bibliographie sur le site de la Maison des écrivains et de la littérature Lire sur notre site un article concernant : L'homme qui marche |
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