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François DAVID


Un beau jour



Les deux nouvelles de François David révèlent des univers très différents qui se rejoignent par l’écriture forte et humaine et enrichissent notre réflexion.

Dans la première nouvelle, Iahoo, José est un adolescent aveugle accompagné par son chien. Ce n’est pas facile d’être privé de la vue et d’accéder à l’autonomie.  Le point de vue est celui du chien qui doit aussi apprendre à bien jouer son rôle : « Et de temps en temps, j’ai l’impression que je le ralentis. Que je suis un poids. Qu’il pèse le double à cause de moi. Je déteste ça. Aussi, quand il me dit qu’il apprécie que je sois là, ça me rassure. »
Clara discute souvent avec José mais Julian est jaloux et il va être désagréable, de mauvaise foi aussi quand il jouera au foot avec José et voudra ensuite se faire pardonner... Il ira même jusqu’à être très dangereux pour le chien Iahoo…
Cette nouvelle montre la problématique du handicap et de la méchanceté qu’il peut générer. Le point de vue choisi permet d’avoir un regard original pour percevoir le vécu de José : « Il y a des mots comme des coups de poings [...] Ça me faisait de la peine et j’avais envie de lécher son oreille pour effacer les paroles de Julian… Mais j’avais le harnais. Je n’avais pas le droit. Et je sais que José n’aurait pas aimé. »

Dans la deuxième nouvelle, La gifle, une jeune fille rêve tranquillement en attendant son bus pour aller à son cours de danse quand un garçon lui demande son chemin pendant qu’un autre lui tapote l’épaule. Brusquement, ce dernier lui donne une gifle sans raison avant de s’enfuir en riant avec l’autre garçon. Elle est traumatisée par ce geste gratuit qu’elle ressent comme un viol. Elle n’arrive pas à surmonter ce qui lui est arrivé, elle y pense tout le temps ce qui perturbe sa vie au quotidien : « Je n’arrivais pas à leur expliquer. C’était certain, pourtant : je ne voulais pas qu’on aille à la police. Surtout pas. Ça aurait été comme si j’étais coupable, moi. Je me serais sentie trop sale. J’aurais eu trop honte. Et puis, la gifle, elle était sur ma joue, invisible peut-être, mais elle restait. Comment ils allaient me l’enlever ? Ce n’était pas une écharde qu’on ôte avec une petite pince. La gifle, c’était indélébile. »
Nathalie se renseigne sur Internet et découvre ce nouveau phénomène pratiqué par un slappeur. Il lui faudra du temps, jusqu’à une émission de télévision, pour réussir à se libérer de ce traumatisme…

Voilà deux thèmes passionnants sur le handicap et la violence gratuite qui sont des sujets qui nous concernent tous. Ces nouvelles, d’une écriture fluide et positive, permettent d’en parler et de montrer en quoi rien n’est anodin.

Brigitte Aubonnet 
(17/02/17)    



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Jeunesse








Le Muscadier

64 pages - 6,90 €



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