Alors, pour se faire pardonner, le loup se mit au travail.
D'abord, il eut la finesse, pour ne froisser personne, de composer un menu sans aucune viande provenant de ses invités : poulardes, coquelets et poissons seraient l'essentiel du dîner.
Chacun aurait le soin d'une pâtisserie maison agrémentée de sa friandise préférée : tarte aux noix pour l’écureuil, aux glands pour le marcassin et, bien sûr, plateau de fromages pour les mulots.

Les couleurs crépusculaires des illustrations nous plongent dans une forêt hivernale à peine éclairée aux chandelles. Le contraste entre le loup et les autres animaux est souligné par l’alternance entre les gros plans colorés et les plans d'ensemble dans lesquels le loup, esseulé, parcourt la forêt enneigée. Les deux dernières images montrent le loup, de face puis de dos. C'est le lendemain de Noël, la neige tombe et il dresse le bilan de son initiative, en compagnie du grand-duc, perché sur sa branche.
– Et toi, Loup, que t'ont-ils offert ? »
Le loup eut un moment d'hésitation, puis respira un bon coup pour réprimer un sanglot :
«  Ils m'ont fait le cadeau de leur présence. Et c'est déjà beaucoup.
Vivement Noël prochain ! Que je leur serre la main. »

On connaissait les loups féroces, ridicules, maladroits ou patauds mais les loups tristes sont plus rares. Thierry Dedieu dresse ici un portrait très touchant de ce loup qui voudrait se faire aimer. Avec son dos penché et ses yeux contrits, on n'a qu'une envie : le serrer dans nos bras et lui dire que tout va s'arranger.

Enora Bayec 
(24/12/17)