Elève à l’école hôtelière de Toulouse, Nathan se voit proposer un stage à l’Auberge des Montagnes dont monsieur Raymond, son professeur de cuisine, est le propriétaire. Avec son ami Félix, Nathan prend donc le train vers les montagnes du Cantal.
Dès leur arrivée dans la petite gare de Vic-sur-Cère, des événements assez troublants vont leur montrer qu’ils ne sont peut-être pas les bienvenus pour tout le monde. Déjà, monsieur Raymond n’est pas là pour les accueillir et aucune voiture ne les attend. Il leur faut attendre jusqu’à la tombée de la nuit avant de voir arriver un gros 4x4 conduit par un géant.
« Le phénomène devait faire plus de deux mètres et arborait des épaules à filer des complexes à un ours polaire. Nathan se fit la réflexion que pour sa chemise à carreaux façon bûcheron et son jeans râpé on avait dû inventer le XXXXL. Quant à son visage... Disons que si un sculpteur débutant, plus têtu que doué, avait entrepris de tailler, dans un bloc de granit, une tête de Néandertalien, il aurait peut-être obtenu ce résultat... »
Mais le conducteur se révèle plus amical que patibulaire. Il s’appelle Rémy et se déplace avec Sylvie, « un oiseau synthétique au plumage bleu métallisé accroché à un perchoir juste sous le rétroviseur. » Synthétique ? Pas si sûr…
« Nathan sursauta quand il vit l'oiseau se mettre à bouger, tourner la tête, poser sur lui ses yeux sombres et perçants et pousser un trille charmant, comme un air de bienvenue. »
Nous comprenons vite que nous entrons dans un monde étrange…

Le voyage est très mouvementé mais lorsque Nathan se réveille le lendemain matin dans une chambre de l’auberge, il semble le seul à se souvenir des péripéties de la veille. Monsieur Raymond et Félix lui expliquent que, n’ayant pas attaché sa ceinture de sécurité, il a été assommé au cours d’un dérapage du 4x4. Tout le reste est le fruit de son imagination.

Et il en sera ainsi pendant plusieurs jours…

Nathan assiste à des phénomènes plus bizarres les uns que les autres, voit des gens passer à travers les murs, croise des animaux fantastiques, constate que la maison est plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur... Tout cela donne lieu à de scènes pleines d’humour et toujours, on lui répond qu’il doit avoir trop d’imagination. Aux yeux des autres, le fonctionnement de l’auberge est tout à fait normal.

Mais au bout de quelque temps, monsieur Raymond lui révèle le secret de l’auberge et l’existence de civilisations anciennes vivant sur d’autres « mondes », les Alphans, les Mécanomanciens et bien d’autres encore. Après bien des combats entre ces divers peuples, des accords furent conclus et il fut décidé de conserver « un point de passage, de rencontre, un havre, une zone franche et une plaque tournante entre les mondes où les êtres venus de tous les univers pourraient se rencontrer, s'entendre, mener des pourparlers de paix ou des négociations commerciales, organiser des événements interdimensionnels dans les meilleures conditions possible. » C’est le rôle de cette auberge et Nathan n’y est pas arrivé par hasard. Il doit y jouer un rôle capital à un moment crucial des relations entre deux peuples. Une réunion de la plus haute importance doit se tenir dans l’auberge et tout doit être fait pour que les délégations puissent se rencontrer dans les meilleures conditions afin de trouver un accord.

Les lecteurs gourmands de littérature de l’imaginaire vont se régaler avec le premier volume de cette nouvelle série où l’humour le dispute à l’émotion et au suspense.
À la fin du livre, on trouve même les recettes de deux chefs de l’auberge, Tonton Kolkrabbi et Tonton Bleksprutt. Comme le répète monsieur Raymond, « la cuisine est quelque chose de magique ». Bon appétit et bonne lecture !