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Né en 1983 dans une des favelas de Rio de Janeiro où il habite encore aujourd'hui, Otávio Júnior est écrivain, acteur, producteur théâtral, conteur d'histoires... Tout commence lorsqu’il avait huit ans et n’était passionné que de football. Tout autour du terrain de foot, il y avait une décharge. Un jour, en marchant parmi les ordures pour ne pas mettre le pied sur le terrain où jouaient les grands, il trouve un livre pour enfants, Le Pacha. Il l’emporte et le lit le soir même. « J'ai adoré les illustrations du Pacha, un chat facétieux chef d'une bande de chats de gouttière, qui volait des saucisses et s'enfuyait à toutes pattes. C'était la première fois que je riais en lisant. » Son père était ouvrier métallurgiste et travaillait les week-ends comme maçon ou peintre pour arrondir les fins de mois. Peu à peu, il s’est mis à boire et la situation familiale s’est dégradée. Il rentrait tard et devenait violent. Après la lecture, Otávio, adolescent, découvre le théâtre au lycée et se prend de passion pour le spectacle. « J’écrivais les textes. Je jouais. Je faisais les décors avec des cartons, des emballages polystyrènes, des bouts de tissus récupérés un peu partout. » Le théâtre prenant de plus en plus de place dans sa vie, il a dû arrêter le football faute de se rendre régulièrement aux entraînements et il a même quitté le lycée. « Je préférais me former moi-même, faire des cours de théâtre, fréquenter les bibliothèques » Il nous raconte aussi ses efforts pour devenir écrivain, tout ce qu’il a fait pour rencontrer des auteurs et bénéficier de leurs conseils, pour démarcher des maisons d’édition et même des imprimeries, pour diffuser ses livres à la fin de ses spectacles et les présenter sur des salons du livre. Il ne suffit pas d’avoir une passion encore faut-il se donner les moyens de la mettre en œuvre. Mais la découverte personnelle de la lecture ne lui suffisait pas, il fallait la partager. Un passage à la télévision l’a aidé à organiser ensuite des « goûters littéraires » (avec l’aide de Kinder) et des clubs de lecture. Un beau parcours raconté avec beaucoup d’humanité et de simplicité dans un livre qui permet aussi de découvrir la vie quotidienne dans les favelas du Brésil. Beaucoup de jeunes lecteurs seront sensibles au récit passionné et passionnant de cet infatigable ambassadeur du livre et de la lecture. Serge Cabrol |
sommaire Jeunesse Anacaona (Avril 2017) 96 pages - 10 € Traduit du brésilien par Paula Anacaona Illustrations André Diniz
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