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Quand les chats
prennent la parole...



Depuis Le Chat botté de Charles Perrault, on sait que certains félins ne détestent pas prendre la parole et se mêler des affaires des humains auxquels ils s’attachent.
De nos jours, il en est même qui prennent la plume ou le clavier pour narrer leurs aventures…
En voici trois exemples.


Gérard Chevalier, Carnage... en coloriage !

La narratrice de cette série de romans de Gérard Chevalier, Catia, est une chatte ! « Mais pas n'importe laquelle. J’arbore une fourrure somptueuse comme tous les angoras de la race dite "Européenne". Mon panache, ma queue, est ma fierté. »
Dans le premier volume, Miaou, bordel !, elle nous expliquait comment d'une façon étrange et peu explicable, elle a appris à se servir d’un ordinateur en voyant travailler son maître, Erwan : 
« Un jour, je devais avoir sept mois, [...] je regardais ses doigts courir sur le clavier de l'ordinateur. Cela me donnait vaguement envie de jouer. Il y a eu comme une déflagration dans ma tête. La relation entre le signe frappé sur le clavier et son affichage sur l'écran a été une révélation ahurissante. Non seulement je comprenais ce qu'il fallait faire pour écrire mais, grâce à Erwan qui lisait à haute voix au fur et à mesure qu'il tapait son texte, la clarté du langage m'est apparue. Bon, ben oui, c'est comme ça, ne vous en déplaise. Cela faisait quand même des mois que je reluquais les lettres. On sait bien que pendant l'enfance on mémorise facilement. »
Erwan, ancien policier et journaliste d’investigation, est amené à enquêter sur des affaires qu’il n’éluciderait pas aussi facilement sans l’aide de sa chère Catia.
Dans ce quatrième volume, l’aventure va les conduire à Pont-Aven, dans l'ex-pension Gloanec des peintres impressionnistes. Un cadavre est retrouvé avec une toile de Gauguin enfoncée sur la tête. Catia va faire appel à Hector, un vieux chien Saint-Hubert très cultivé…
Sérieux s’abstenir ! Amateurs d’humour, cette série est pour vous !



J. F. Burton, Peste, bûchers et eau bénite

« Les chats possèdent 9 vies paraît-il. Alors, au crépuscule de sa neuvième vie, Matougris, le chat et daemon d’un célèbre écrivain, se met en tête de lui dicter les mémoires de ses huit vies précédentes. Après avoir fréquenté les pharaons et, bien plus tard, les égyptologues (voir Vie 1 et Vie 2), il a été embarqué à bord du dernier corsaire (vie 3). Voici le récit de sa quatrième vie. »
Pour sa quatrième vie, Matougris est devenu chatte et au printemps 1346, elle cherche un endroit abrité pour mettre bas sa nouvelle portée. Dans une clairière de Bourgogne, elle s’installe dans la chaumière de Sarah, une jolie rousse, que les villageois considèrent comme une sorcière, mais qu’ils viennent consulter au moindre problème de santé.
La chatte va nous raconter quelques épisodes épiques et ubuesques de la vie du village, Thoriaco.
Il y a d’abord le curé, le père Lebeuf, qui voudrait une belle église et rêve de reliques qui attireraient des pèlerins de toute la région et plus loin encore. Pour trouver des reliques, il y a toujours moyen de s’arranger…
C’est pour construire l’église de Thoriaco qu’est venu Hugues, un bâtisseur, avec sa jolie femme rousse. L’histoire s'est mal terminée pour Hugues et c'est ainsi que Sarah est restée seule, isolée dans une clairière au milieu des bois.
Il y a le châtelain local, Antoine de Chabannes, parti en croisade contre les Maures de l’autre côté des Pyrénées, qui a tout de suite été blessé et capturé par le sultan Al-Mansour. Prisonnier sur parole, il a pu circuler assez librement dans Séville et vivre des aventures dignes des Mille et une nuits.
Et il y a la peste, débarquée à Marseille en 1347, qui s’est étendue vers le nord, décimant au passage une partie de la population bourguignonne. Thoriaco n’y a pas échappé mais ce n’est pas la peste qui a mis fin à la quatrième vie de Matougris…
Un roman d’aventures plein d’humour et de rebondissements…

Serge Cabrol 


Laura Trompette, C’est toi le chat

Au départ, « Le poilu » s’appelle Figaro mais il est abandonné pour avoir griffé le bébé. Il erre, est recueilli maintes fois, pour quelques jours, avant d’être définitivement adopté sous le nom de Harold par « Paul ». Paul est un chef cuisinier qui a son propre restaurant et dont la femme, Aurélia, est morte il y a trois ans d’une méningite foudroyante. Il a une petite fille, Louise, surdouée, qui lui rappelle sa femme. Depuis trois ans le veuf vit dans un désert affectif et son grand ami Gustave entreprend de lui trouver une âme sœur…

Les chapitres alternent rigoureusement entre le point de vue du chat, Le Poilu, et celui de Paul. Le plus drôle est celui du chat qui transforme ce roman en conte sentimental, en bluette humoristique, faisant des humains d’étonnants animaux : « Me voilà au bout d’une laisse depuis une demi-heure. On m’a permis de conserver ma virilité d’un côté pour me la retirer de l’autre. Heureusement ce n’est  pas la première fois […] J’ai fait le dos rond hier, je peux recommencer aujourd’hui. L’humain aime tellement avoir le contrôle. Je soupire quand Louise tente de me transformer en chat de cirque, avec des parcours improbables, et freine des quatre fers lorsque son idée dépasse mes capacités. Faut pas déconner. »
Ce roman divertira les amoureux des chats.

Michel Lansade 
(13/11/17)    



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Lectures






















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