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Ce roman tient du pamphlet. Un pamphlet romanesque. Le personnage principal est un prêtre défroqué, appelé le Rat. Il entreprend d’animer une chronique à la radio locale dans laquelle il propose une relecture très personnelle du Pinocchio de Collodi. Ce sont de véritables prêches qu’il intitule « les aventures de Pinocchio le calabrais ». Il y compare la destinée de son peuple à celle de la marionnette qui devient la métaphore de la liberté, du refus de la domestication de la chair et des âmes. En résumé, « Les aventures de Pinocchio on pourrait dire que c’est l’évangile des Calabrais, le miroir à l’intérieur duquel ce peuple de bois pourra apprendre à se connaitre lui-même, et à être fier de ce qu’il est. » « L’image de Pinocchio le crétin, le crédule, le seigneur de la nuit, vous servira de bouclier. Nous, nous ne sommes pas nés pour ressembler aux autres. Entre deux choses à faire, nous faisons toujours celle qu’il ne faut pas. » « Nul n’est plus crétin que celui qui veut se comporter de manière intelligente. » « Nous, nous n’avons pas été créés pour être intelligent. » Les prêches enflammés du Rat sont écoutés par de plus en plus d’auditeurs et leur succès va grandissant. Car, même si dans ses prêches, le Rat dépeint les Calabrais comme des crétins à l’âme de bois, ils sont indomptés, libres et sauvages. Il rend hommage à leur identité, à leur refus d’accepter une image, des valeurs qui ne sont pas les leurs. L’écriture d’Emanuele Trevi est incisive, percutante. Il a le sens de la formule, comme un tribun. Nadine Dutier (12/10/17) |
Sommaire Lectures Actes Sud Collection Essences (Septembre 2017) 288 pages - 22,80 € Traduit de l'italien par Marguerite POZZOLI
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