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Il se souvient de ce qui l’a poussé, un jour à peindre, à quitter sa vie de bourgeois aisé, pour la liberté, l’incivilité, la passion de l’art… Il revoie ses enfants, tantôt lueurs fulgurantes d’amour tantôt monstres blafards, comme leur mère, image de la raideur morale repoussante et des remords lancinants… Il appelle à son secours les petites vahinés qu’il a séduites, (violées, enlevées, achetées ?) qu’il confond toutes dans un même désir, celui de jouir, de vivre, et de peindre, encore et encore. Il revoie Vincent, des éclairs de lumière, de couleurs violentes, de moments d’exaltation ou de désespoir atroce et nous avons dans les yeux les couleurs ahurissantes de ses tableaux, l’ombre de la glaise cuivrée dont il recouvrait le corps de ses modèles fuyants pour les retenir, à jamais. « Le regard oblique de la jeune fille était dirigé vers quelqu’un hors champ de la toile. Elle ne le regardait pas, lui, jamais lui. Bouche pulpeuse, chevelure noire et satinée tombant sur les épaules. Cuisses et jambes fortes, pieds fermes. "Terre Délicieuse" semblait sur le point d’entreprendre une danse rituelle […] » C’est poignant, sensuel, dégueulasse. On entend le vent, on sent le soleil, un goût d’iode sur les lèvres, les tableaux du peintre sortent du texte de Zoé Valdés, déroulant un tableau unique, celui d’une tragédie aveuglante de lumière. Sylvie Lansade (11/12/17) |
Sommaire Lectures RNM-Grand Palais (Septembre 2017) 80 pages - 14,90 € Zoé Valdés, née en 1959 à La Havane, a déjà publié plusieurs dizaines de livres. Bio-bibliographie sur Wikipédia Exposition Gauguin l'alchimiste au Grand Palais jusqu'au 22 janvier 2018 |
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