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On croit toujours connaître une guerre. On croit peut-être même connaître LA guerre. On en a lu des récits, on en a vu des images. Pourtant, Sébastien Barry parvient à montrer la guerre sous un jour nouveau. Il nous montre des morts, oui. Il nous montre des batailles, des injustices, des Indiens qui tombent et des soldats qui meurent, les uns à l’air libre, les autres dans des tombes de fortune tandis que des Noirs sont pendus haut et court. Oui, il y a tout cela. Mais il y a avant tout un narrateur qui vit sa guerre en rêvant d’amour. C’est ce personnage singulier qui donne à tout le récit une force inégalable. Sa voix, portée par sa nature aussi féminine que masculine, rend la guerre aussi tendre que complexe. Sans prendre jamais parti, il se fraye son chemin d’un combat à l’autre, les vrais combats n’étant pas pour lui ceux qui se déroulent sur les champs de bataille. Ce qu’il cherche, c’est à se créer une famille avec John Cole, et, pour cela, il est prêt à tous les courages ainsi qu’aux choix les plus intrépides voire les plus drôles. Le récit relève ainsi du western. On y rit, on y voit l’Amérique en train de se faire, on y voit des tirs à gogo, on y voit des amitiés, des scènes de cabaret, des Sioux et des bisons. On y voit surtout Thomas. Thomas McNulty qui avance vers son idendité d’homme-femme. Et va oser aller vers le bonheur. Isabelle Rossignol (12/03/18) |
Sommaire Lectures Joëlle Losfeld (Janvier 2018) 272 pages - 22€ Folio (Novembre 2023) 304 pages - 8,70 € Traduction de l'anglais Laetitia Devaux
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